Le compte à rebours avance inexorablement pour le Premier ministre. Il reste 48 heures chrono et l’optimisme n’est pas de mise. Dans le cocktail globalisé de l’Arizona, il y aura les réformes pour créer de l’emploi, la remise au travail des malades de longue durée, d’inévitables taxes et peut-être quelques stimulants. De quoi éviter un passage au Palais ou jouera-t-on encore la dramatisation quelques semaines?
Bart De Wever survivra-t-il à son ultimatum du 6 novembre? “Je suis de moins en moins pessimiste”, nous glissait un ténor ce week-end. “Du 50/50”, avance un autre.
Les travaux avancent, mais il reste encore du déminage à effectuer. Il reste 48 heures chrono et le dernier plan mis sur la table par le Premier ministre suscite des tensions.
“Certains présidents de parti ne se rendent pas compte de l’urgence”, presse Valérie Van Peel, présidente de la N-VA. Selon elle, des partis n’osent pas sortir de leur zone de comfort. Ambiance.
Créer des emplois
La première certitude, c’est que la majorité fédérale entend bien présenter un package global, “historique”, montrant qu’elle est la majorité des réformes. On retrouvera les pensions, le travail de nuit ou la fiscalité, des projets en voie de finalisation, histoire de démontrer que le premier levier pour sortir de l’ornière budgétaire, c’est la création d’emplois.
Déjà engrangée, la limitation des allocations de chômage dans le temps devrait rapporter quelque deux milliards et demi, défendent les libéraux.
Dans le même registre, le plan de remise au travail des malades de longue durée porté par le ministre socialiste flamand Frank Vandenbroucke, contribuera à l’effort à une hauteur similaire. Il s’agit de responsabiliser les entreprises, les mutuelles et les médecins.
Une forme de saut d’index très limitée ou une annualisation de l’indexation restent aussi possibles.
Stimuler la consommation
Une hausse de la TVA? Le sujet est un des plus épineux. MR et Vooruit s’y opposent. Il resterait dans une épure proposée par le Premier ministre une légère hausse du taux supérieur, de 21 à 22%.
En retour, les libéraux veulent des mesures pour “faire revenir les consommateurs belges qui partent faire leurs courses à l’étranger, en Belgique”. Il s’agirait, par exemple, de “supprimer les écotaxes sur les emballages”, qui incitent les Belges à acheter leurs boissons en France par exemple, ou “aligner les accises sur les alcools avec ce qui se fait dans les pays avoisinants”. Pas sûr que cela passe la rampe.
Une “stratégie de croissance” vise aussi à soutenir la compétitivité des entreprises. Sur la table, il y a notamment la norme énergétique pour les industries grosses consommatrices.
D’inévitables taxes
Là où les Romains s’empoignent, ce sont les taxes. La question de la TVA reste sur la table, on l’a dit, ainsi que la volonté de “faire contribuer les épaules les plus larges”.
Selon L’Echo, un doublement de la taxe sur les comptes-titres serait une option, tout comme la non-indexation de la dispense de précompte professionnel et une limitation des avantages des sociétés de management.
“Nous devons être honnêtes et dire qu’il y aura une part de taxes qui est proportionnelle à l’accord du gouvernement, nous disait ce week-end David Clarinval (MR). Un neuvième de l’effort total, c’est ça qui est prévu.”
Le niveau de taxation est au cœur des échanges. La montre tourne et les tensions sont là.
Une dramatisation n’est pas exclue, avec Bart De Wever chez le Roi et un nouveau report de ce “package historique”. De démission, on en parle moins à ce stade. Mais frien n’est exclu.