Pieter Timmermans (FEB): “J’appelle les syndicats à renouveler le pacte sur les salaires” 

PIETER ­TIMMERMANS © BELGA/BELPRESS
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’administrateur délégué de la FEB estime que la concertation sociale doit faire ses preuves sur la norme salariale et l’indexation. Sinon, le politique tranchera. Dans notre Trends Talk, il en appelle à “des moments Poupehan”. Et il fustige la volonté de “taxer les entreprises” sur les malades de longue durée. 

Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB, a suivi attentivement la mobilisation sociale de cette semaine. “Je suis quelqu’un qui tient toujours compte des signaux que d’autres m’envoient, dit-il dans notre Trends Talk. En terme absolu, cela peut paraître beaucoup, entre 80.000 et 140.000 manifestants selon les chiffres de la police ou des syndicats – moi, je crois plutôt la police.  Mais au même moment, il y avait plus de quatre millions de personnes qui travaillaient.” 

“Un pacte social renouvelé” 

Le patron des patrons souhaite surtout que la concertation sociale fonctionne pour faire face aux enjeux de l’heure, qui sont importants, notamment dans l’industrie où les pertes d’emplois se chiffrent en milliers. 

“Je suis membre du Groupe des dix depuis presque 25 ans, souligne-t-il. Je me suis toujours battu pour qu’il y ait des accords interprofessionnels, des accords entre syndicats et employeurs, parce que cela signifie qu’il y a une certaine sérénité, tant au sein des travailleurs que des employeurs.” 

Son combat du moment? “Je vois qu’il y a des pressions sur la formation du salaire d’un côté, sur l’indexation de l’autre. Notre modèle date de 1944, nous sommes en 2025, il faut moderniser cela. Le gouvernement nous a demandé, en tant que partenaires sociaux, de faire des propositions par rapport à la loi de 1996 et à l’index. Je dis aux syndicats: c’est un thème que nous ne pouvons pas laisser au monde politique ou au monde académique.” 

Il reste neuf ou dix mois pour arriver à un accord, insiste-t-il. Faute de quoi, le monde politique va intervenir et “tout le monde sera fâché”. 

Plus largement, Pieter Timmermans relance un appel à un nouveau pacte social. “Nous avons besoin de quelques moments de type Poupehan.” Une référence aux rendez-vous secrets entre les sociaux-chrétiens à l’époque Dehaene et les partenaires sociaux pour jeter les bases d’un pacte social.  

Budget: “Non aux taxes sur les entreprises” 

Évoquant le budget, en cours de négociation, Pieter Timmermans insiste: “Il faut raisonner avec un esprit ‘réformes structurelles’. Pour moi, ce n’est pas important que ça rapporte x millions la première année. Je veux simplement que cela parte dans le bon sens et qu’il y ait une économie structurelle à réaliser au niveau de l’efficacité de l’Etat. Et je voudrais quand même lancer un message assez clair au sujet de la réforme des malades de longue durée.” 

C’est-à-dire? “J’entends que l’on veut responsabiliser les employeurs en demandant que l’on garantisse le salaire sur une plus longue durée, souligne-t-il. D’accord, pour autant qu’on le fasse aussi avec les médecins et les mutuelles, mais j’entends déjà dire que pour eux, ce sera compliqué. Le risque, c’est que cela devienne simplement des taxes supplémentaires à charge des entreprises. Il faut bien se rendre compte que quand quelqu’un est malade, l’employeur ne peut pas le contacter, ne peut pas savoir de quoi il s’agit, il ne peut rien faire. Donc, taxer l’employeur, c’est un peu trop facile.” 

Dans notre Trends Talk, Pieter Timmermans revient aussi longuement sur sa participation à la mission commerciale princière aux Etats-Unis et sur les initiatives de la FEB à l’intention des jeunes.” A ne pas manquer. 

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