Réforme des suppléments d’honoraires: Unessa dénonce l’absence de concertation dans les soins de santé

L'organisation s'en prend à l'avant-projet de loi du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, qui vise notamment à limiter les suppléments d'honoraires.

La fédération Unessa alerte sur une dérive dans la gouvernance des soins de santé : des décisions politiques majeures sont prises sans concertation réelle avec les acteurs de terrain, notamment autour de la réforme des suppléments d’honoraires portée par le ministre Vandenbroucke.

L’Unessa, fédération patronale représentant 500 entreprises actives dans les secteurs de la santé, de l’accueil et de l’accompagnement en Wallonie et à Bruxelles, dénonce lundi “l’effacement progressif, mais de plus en plus criant, de toute véritable concertation avec le terrain”. Les décisions structurantes pour les secteurs d’activité qui l’occupent sont, de plus en plus souvent, “prises à huis clos dans les sphères politiques”, sans y associer les acteurs de terrain concernés, regrette l’Unessa, qualifiant cette évolution de “dérive préoccupante”.

Une réforme sans évaluation d’impact

“Quant aux soi-disant moments de ‘concertation’, ils se réduisent à peau de chagrin. Ils servent à légitimer des choix déjà arrêtés. Au mieux, on nous laisse des miettes : quelques aménagements à la marge restent possibles, au pire, nous avons droit à une séance d’information”, fulmine Philippe Devos, le directeur général de la fédération patronale.

À l’image des médecins généralistes et spécialistes et des dentistes, l’organisation s’en prend à l’avant-projet de loi du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, qui vise notamment à limiter les suppléments d’honoraires à l’hôpital et en ambulatoire. Ce texte est, selon elle, emblématique de ce que la fédération dénonce. “Le ministre veut une réforme à marche forcée, sans évaluation d’impact, sans anticipation des effets collatéraux et, surtout, sans véritable dialogue avec les fédérations représentatives concernées”, fustige son directeur général.

Pas une spéctatrice passive

L’Unessa demande à être traitée comme un partenaire à part entière, et non en spectatrice passive. “Les corps intermédiaires, tels que les fédérations sectorielles, sont des leviers démocratiques, pas des obstacles. Ils apportent de la légitimité, du réalisme et de la cohérence aux décisions publiques. Les exclure, c’est prendre le risque de décisions inefficaces et clivantes”, avance-t-elle.

Dans ce contexte, la fédération patronale prévient qu’elle refusera une “concertation de façade”, alors que les défis de ses secteurs “exigent une approche collective, une vision partagée et la co-construction de solutions pérennes”, en intégrant toutes les parties dès le départ, “et non une fois le train lancé”. À défaut, si la confiance est rompue, elle risque fort d’être perdue pour un long moment, conclut l’Unessa.

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