Les fuites font monter la pression: Bart De Wever, stop ou encore?

Le roi Philippe attend Bart De Wever pour un nouveau rapport, lundi 19 août. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Nouvelle journée décisive ce vendredi pour le formateur royal, à la recherche d’une note socio-économique équilibrée. Le président du MR dénonce les fuites et illustre la tension. Un parfum de crise?  

Le formateur royal, Bart De Wever, convoque les cinq partis de la future Arizona (N-VA, MR, Engagés, CD&V et Vooruit) à une réunion de travail, ce vendredi. Le leader nationaliste a été renvoyé à ses études après le lunch avorté de mercredi, à charge pour lui de venir avec une note moins “indigeste’.

Faute de progrès, il y a toutefois un parfum de crise, alors que Bart De Wever doit se rendre lundi au Palais pour un nouveau rapport au Roi. Le président de la N-VA pourrait-il remettre sa démission pour provoquer un électro-choc ou ouvrir une nouvelle phase de la formation? Ce n’est pas totalement exclu.

Avant la réunion, Maxime Prévot, président des Engagés, a toutefois affirmé que la nouvelle note de Bart De Wever “pouvait servir de base à la suite des négociations”.

Des fuites qui irritent

Après de longues semaines menées dans un climat bienveillant, les relations se sont tendues au sein des négociateurs. La preuve par la sortie de Conner Rousseau, président de Vooruit, affirmant sur Instagram qu’il avait de “sérieux doutes”. Mais la meilleure preuve, ces derniers jours, ce sont les fuites qui se succèdent sur tous les aspects de la note De Wever.

Georges-Louis Bouchez, président du MR, s’en est indigné, dans la nuit de mercredi à jeudi. “Toutes les ‘informations’ dans la presse sur le contenu d’une note de travail sont simplement RIDICULES. Ce sont des documents de travail qui sont amenés à évoluer et l’accord ne peut être que sur le tout ou sur rien du tout. Il est question de trouver un équilibre général.”

Le libéral s’en prend… à la presse, alors que le souci se trouve tout de même dans ceux qui sont à la source de ces fuites: “Cela permet juste à des journalistes de remplir leurs pages mais cela ne relève nullement d’une info. Est-il possible de nous laisser travailler et de commenter que des informations réelles et pas les nombreuses hypothèses existantes ? La presse qui fait de grandes leçons sur une démocratie saine et l’intérêt général devrait appliquer ces grands principes au lieu d’agiter sans cesse sur la base de fuites réalisées par des gens en manque de publicité ou simplement d’intelligence. La réussite résidera dans la discrétion de la négociation.”

Comme toujours dans ce cas, la question est: à qui profite le crime? Et cela continue: ce sont désormais les recettes en matière d’emploi qui ont fuité dans la presse, avec la volonté d’assouplir les fins de carrière ou de supprimer les allocations de chômage après deux ans.

Réticences socialistes et… retour libéral?

Les principales réticences au menu budgétaire avancé par Bart De Wever se trouvent au sein de Vooruit, le parti socialiste flamand, qui n’est pas forcément convaincu de la nécessité absolue d’une thérapie aussi dure. Les sociaux-chrétiens, eux aussi, ont des états d’âme. La quête de l’équilibre passera par la réunion de vendredi.

Et si la pilule ne passe pas? Cela dit en passant, le timing politique met aussi à l’agenda l’élection d’un nouveau président pour l’Open VLD. Le parti libéral flamand avait exclu toute participation gouvernementale après sa défaite électorale. Cela pourrait-il rebattre les cartes? Avec l’Open VLD à la place de Vooruit, une majorité fédérale resterait de mise…

Partner Content