Le risque d’un repli de Bart De Wever sous sa tente flamande est réel

Bart De Wever s'est fait discret aux côtés de Jan Jambon pour rencontrer le médiateur Maxime Prévot. BELGA PHOTO JAMES ARTHUR GEKIERE
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Après la “plus grande déception politique” de sa carrière, le président de la N-VA va avaliser la naissance d’un gouvernement flamand. Et se lance dans la campagne communale pour Anvers. La “trahison” de Georges-Louis Bouchez pourrait ne pas passer facilement. Le MR fait un geste sur la taxe sur les plus-values.

C’est bel et bien à une course contre-la-montre que se livre Maxime Prévot, médiateur royal. Le président des Engagés dispose de dix jours pour remettre la formation fédérale sur les rails. Lundi 2 septembre, il doit remettre un rapport au roi Philippe.

L’ambition, affirment les présidents de parti, consiste à rétablir la confiance et surmonter l’obstacle fiscal pour remettre rapidement Bart De Wever sur le chemin du Seize. “Je suis persuadé qu’on aura une Arizona, avec Bart De Wever comme Premier ministre”, affirmait encore ce mardi matin David Clarinval, vice-Premier et négociateur MR.

Mais tout ne sera peut-être pas si facile.

L’amertume de De Wever

Bart De Wever a déclaré à la presse flamande que son échec était sa “plus grande déception politique”. Et à vrai dire, il faudra aller le recherche pour le convaincre de redevenir formateur, par-delà les obstacles de fond.

Dans sa newsletter, le journaliste flamand Wouter Verschelden, toujours bien informé au sujet de la N-VA, souligne que le parti nationaliste aurait désormais décidé de mettre le paquet sur la formation du gouvernement flamand, négocié avec Vooruit et le CD&V. Pilotée par Matthias Diependaele, celle-ci rentre dans sa dernière ligne droite avec une “mega note” de synthèse disponible en fin de semaine.

Bart De Wever aurait décidé de miser sur cette formation pour aller devant l’électeur avec un trophée avant les élections communales. Ce faisant, il abandonne l’idée de lier les deux formations.

De là à abandonner l’idée d’être Premier ministre? “Il lui sera difficile de renoncer à l’idée de rencontrer les plus grands dirigeants du monde, personne ne peut résister à cela, certainement pas lui après vingt ans de carrière politique”, nous dit une source. Reste à rétablir la confiance.

Un “geste” de Georges-Louis Bouchez

Le même Wouter Verschelden rappelle que lors de la campagne électorale, Bart De Wever avait lancé une mise en garde, lors du débat organisé par Trends, en affirmant qu’on lui planterait un couteau dans le dos “une fois, mais pas deux fois”. Ce faisant, il évoquait l’impossibilité d’avoir un gouvernement fédéral sans majorité du côté flamand, mais cela rappelle combien le président de la N-VA n’aime pas les trahisons. Georges-Louis Bouchez devrait “faire un geste”.

Réitérant son opposition à un “lorilège de taxes”, David Clarinval a ouvert une porte ce matin en affirmant qu’une taxe sur les plus-values serait envisageable, “mais pas pour le PME”.

Le chroniqueur Alain Gerlache souligne, dans le Morgen ce mardi matin, que le président du MR a “peut-être fait une erreur d’évaluation” en refusant fortement le deal fiscal car “Bart De Wever n’est pas Alexander De Croo”.

En attendant, Bart De Wever a repris les publications sur les réseaux sociaux, en se félicitant des chiffres anversois en matière de sécurité. Oui, le bourgmestre d’Anvers s’est peut-être déjà replié sous sa tente.

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