Le médiateur Maxime Prévot consulte, mais le contexte reste difficile
Le président des Engagés poursuit des contacts bilatéraux. Le MR a entrouvert la porte, mais Vooruit est sous la pression de la gauche et des syndicats, tandis que la N-VA met le paquet sur la Flandre. Et tous se préoccupent du scrutin communal.
Maxime Prévot, président des Engagés, poursuit minutieusement sa mission de médiation royale. Il continue ce mercredi après-midi des contacts bilatéraux avec les cinq partis de l’Arizona: N-VA, MR, CD&V et Vooruit, en plus des Engagés. Le médiateur doit remettre un rapport au Roi lundi prochain.
Sera-t-il possible de remettre tout le monde autour de la table d’ici là? C’est la question à cinq euros. Pour l’heure, le contexte reste difficile, après l’échec de la mission de formation de Bart De Wever, la semaine dernière. La rentrée politique accentue, en outre, la pression sur les acteurs.
1 La pression de gauche sur Vooruit
Le parti socialiste flamand reste dans une situation compliquée au sein de cet attelage et les messages envoyés par la gauche ne sont pas de nature à faciliter le travail de Conner Rousseau et des siens. Pourquoi sont-il à la table avec un tel menu indigeste? “Il faut leur poser la question, taclait ce matin Paul Magnette, président du PD. Je ne les ai pas entendus défendre les notes à cor et à cri, contrairement aux Engagés.”
Le socialiste francophone dénonce un programme d’austérité “pire que les années Martens-Gol” dans les années 1980. La FGTB, pour sa part, évoque une “régression sociale jamais vue depuis 80 ans”. N’en jetez plus: même si Vooruit est davantage ancré au centre-gauche que le PS, et même si les relations entre Conner Rousseau et Bart De Wever ont quelque chose de privilégié, allez défendre un tel programme après ça…
2 Le geste “minimaliste” du MR
Rétablir la confiance entre Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez, président du MR, ne sera pas non plus chose facile. En affirmant un “non” tranché au programme fiscal de la “super nota” du formateur, le libéral lui a coupé l’herbe sous le pied, même si les responsabilités sont – aussi – ailleurs.
La théâtralisation de l’échec du nationaliste prouve qu’il est piqué au vif. Quand il parle de “la plus grande déception politique de sa vie”, certains y voient l’expression d’un orgueil durablement blessé
Le MR a fait un geste, début de semaine, en se disant prêt à parler d’une taxe sur les plus-values, excluant les PME. Mais il risque de ne pas être suffisant: la sulfateuse fiscale de Bouchez, à peine la mission de De Wever clôturée, reste dans la gorge de certains, surtout vu le contexte budgétaire.
Un élément, en outre: comment faire pour avancer sereinement dès lors que toute la “super nota” de Bart De Wever se retrouve dans la presse?
3 La Flandre avance
Bart De Wever a décidé de laisser tomber le lien entre la formation du gouvernement flamand et celle du gouvernement fédéral. Le formateur nordiste, Matthias Diependaele (N-VA), accélère le pas et pourrait mettre en place un gouvernement N-VA – Vooruit – CD&V très prochainement.
Les présidents de la N-VA et de Vooruit se consacrent, en attendant, à la campagne électorale cruciale pour les communales à Anvers. Georges-Louis Bouchez aussi, lui qui vise le maïorat à Mons et doit gérer médiatiquement les remous autour de l’arrivée de Julie Taton, de son domicile, du bras de fer avec le PS….
Jan Jambon et David Clarinval occupent le terrain fédéral pour la N-VA et le MR: c’est la preuve que la fumée blanche n’est pas pour demain.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici