Le dernier coup de rein de l’Arizona est aussi le plus difficile: un gouvernement attendu, mais un échec est-il impensable?

Bart De Wever est attendu au palais, mais il reste du travail. BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Une nuit difficile. Des bilatérales avec les présidents, avant une plénière sur le socio-économique. Tout se prépare pour l’avènement du gouvernement fédéral, y compris l’opposition féroce du PS. Mais de gros noeuds restent à démêler. Bart De Wever se rend au palais ce vendredi. L’heure sera-t-elle au courage ou au refus de sauter?

Tout se met en place pour l’avènement de l’Arizona fédérale. Les noms des ministres circulent, les congrès de validation des partis sont programmés pour ce week-end et les excellences du gouvernement De Croo font leurs valises. L’opposition fourbit ses armes, aussi: “Avec l’Arizona, les gens travailleront plus pour gagner moins”, scande le PS, en dénonçant le “mensonge MR – Engagés”.

Tout se met en place, sauf que… ce n’est pas encore gagné. L’ambiance est “bonne”, il y a “beaucoup de travail”, les fuites sont limitées, mais la nuit a été “mouvementée”, apprend-on. Des bilatérales ont encore eu lieu sur la “supernota” socio-économique, abordée après minuit seulement, avant une réunion plénière, enfin, qui a débuté ce matin. Le bras de fer final.

Les noeuds à démêler

A priori, après huit mois et alors que des accords ont été engrangés sur certains points importants, dont la politique migratoire, il serait étonnant de voir Bart De Wever se rendre au palais en fin de journée les mains vides, avec sa démission à la main. Mais pour le peu que l’on sache, les noeuds principaux n’ont toujours pas été démêlés.

Pour résumer, jusqu’où iront les réformes difficiles, notamment celles qui touchent à l’indexation des salaires ou aux pensions des fonctionnaires? Quelle sera la contribution des “épaules les plus larges”? Le tax-shift sera-t-il vraiment un tax-cut? Le bras de fer reste toujours vif entre “l’axe MR – N-VA” et Vooruit, singulièrement, sous forte pression syndicale, mais avec, aussi, des réticences sociales-chrétiennes du CD&V et des Engagés?

Comme le diable se cache dans les détails, il reste encore le volet institutionnel à finaliser. Des politologues du nord du pays nous rappelaient récemment que la N-VA devait, elle aussi, avoir de la matière à défendre auprès de ses militants.

Bart De Wever pourrait-il, le cas échéant, obtenir une ultime prolongation, certains avançaient la date du 14 février? Ce n’était pas le sens de ses déclarations, cette semaine, ans lesquelles il disait en substance: “A un moment, il faut atterrir”.

La peur du vide

Tout se met en place pour un nouveau gouvernement, enfin, près de huit mois après les élections. Au bord du précipice, la peur du vide incitera-t-il les cinq partis à prendre leurs responsabilités? Un échec est-il toujours possible ou est-il tout simplement impensable après tout ce temps?

A l’heure de partis surpuissants et de parts de marché à défendre férocement, un clash de dernière minute, existentiel pour un des partenaires, n’est jamais à exclure. Même si l’obligation de réussite semble dominer pour l’instant. Dans ce cas, la Belgique entrerait une nouvelle fois dans ces terres inconnues dont elle a le secret.

Alorsn fuéme blanche ce vendredi, ou pas?

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