Le CEO de KBC met en garde contre un risque de cadastre des fortunes déguisé: Bouchez a démenti…

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La principale banque flamande doute de la possibilité de mettre en oeuvre les modalités de la taxation des plus-values d’ici le 1er janvier 2026, comme convenu. Le système ne peut l’intégrer. Surtout, ses dirigeants craignent de la collaboration avec l’administration fiscale. “Le fisc aura de facto une vue sur une partie importante du patrimoine des Belges.” Les libéraux disent le contraire. Alors?

La taxation des plus-values reste l’une des décisions les plus controversées de l’Arizona fédérale. Forcée par Vooruit, elle reste sujet bien des critiques de la part des entreprises et à bien des interrogations dans les milieux bancaires.

Johan Thijs, CEO de KBC, s’est épanché auprès du Tijd. “Nous sommes aujourd’hui le 7 août et nous n’avons toujours pas reçu les modalités“, confie-t-il. Selon lui, cela sera compliqué de mettre en place le système d’ici la date voulue du 1er janvier 2026.

“En général, lorsque nous devons implémenter un changement pareil, qui n’aurait rien à voir avec la taxe sur les plus-values, au vu de la complexité d’une institution comme KBC et du fait qu’il s’agit de l’argent des clients, nous ne le lancerions pas sans une période de test de six mois“, précise Johan Thijs.

Cela va donc être impossible ici, indépendamment de si l’on reçoit les modalités en octobre, novembre ou décembre, prolonge-t-il. Dans le meilleur des cas, si nous recevons les modalités d’ici au 1er octobre, nous pourrions lancer l’implémentation sans l’avoir testée au préalable. Mais cela ne me semble pas être une situation saine.”

Le risque d’un cadastre des fortunes

Ce n’est pas tout. Le patron de KBC craint que l’on n’arrive de facto à l’instauration d’un cadastre des fortunes. Or, les libéraux francophones, qui ont accepté cette réforme du bout des lèvres, ont toujours affirmé que cela ne sera pas le cas.

S’il y a une déclaration des clients de leurs plus-values auprès du fisc, comment cela va-t-il être suivi et contrôlé par les autorités?, demande John Thijs Si l’une ou l’autre autorité va contrôler, quelle sera la mission des banques? Qu’allons-nous devoir communiquer au fisc? Ce sont des questions auxquelles il n’y a pas de réponse, et qui pourraient avoir de grandes conséquences.”

Il conclut: “Si nous devons donner toutes les données au fisc pour contrôler ces éléments, nous nous dirigerons vers un cadastre des fortunes. Le fisc aura de facto une vue sur une partie importante du patrimoine des Belges. Je ne pense pas que c’était l’objectif du gouvernement actuel.”

Le démenti de Bouchez

Le PS a toujours affirmé qu’un tel cadastre s’imposerait pour une telle réforme.

Georges-Louis Bouchez, président du MR, dément. Il l’avait affirmé cet été lors de notre Trends Summer University. “On ne connaîtra pas le patrimoine des gens, la banque va juset prélever, il n’y aura pas de déclaration de patrimoine”, avait-t-il rétorqué.

Le président libéral a, par ailleurs, signifié à La Libre qu’il prônerait la suppression de cette taxation en 2029:  “La suppression de la taxe sur les plus-values sera dans le programme électoral du MR en 2029, de même qu’une baisse d’impôt encore plus significative que ce que l’Arizona va mettre en place. Nos concitoyens sont malins, ils savent que le système actuel ne peut plus tenir. Taxer le capital, les investissements…. Il faut arrêter. Sans investissement, on est mort. À force de chasser les riches, on finira tous pauvres.”

En attendant, l’imbroglio risque de se poursuivre.

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