Le bon d’Etat explose la barre des 20 milliards : et maintenant ?
Le succès du bon d’Etat est indéniable. Reste à voir si les banques vont bouger. Seule certitude : une formidable opportunité commerciale se profile pour elles quand l’Etat remboursera cette somme folle… accompagnée des intérêts.
C’est fait ! La barre des vingt milliards d’euros est franchie. Le bon d’Etat du ministre des Finances Van Peteghem est celui de tous les records. Le montant total des souscriptions via les banques après les six premiers jours de la campagne d’émission s’élève à 13,4 milliards. Rien que chez Belfius, ce sont pas moins de quatre milliards d’euros qui sont sortis des comptes de la banque pour filer vers le “bon Van Peteghem”.
De son côté, l’Agence de la Dette totalise 277.510 demandes de souscription pour un montant de près de 9 milliards d’euros. En six jours, le montant récolté dépasse donc les 22 milliards d’euros. La somme définitive sera connue lundi. Mais elle est déjà historique. Jamais une obligation émise par l’Etat belge destinée aux particuliers n’avait connu un tel succès.
Relancer la concurrence…
Le ministre des Finances pourra-t-il se targuer d’avoir relancé la concurrence sur le marché de l’épargne ? Pas sûr. Près de 10 % des dépôts d’épargne logés dans les banques du pays, environ 300 milliards d’euros, source de financement stable et bon marché du secteur, ont certes pris la direction des caisses de l’Etat. Mais jusqu’ici seules quelques (petites) banques (Argenta, Beobank, Crelan, Deutsche Bank) ont réagi et ont relevé leurs taux, mais uniquement sur le compte à terme et pas sur le livret. Seule la filiale belge du groupe espagnol Santander a augmenté légèrement certains taux de ses livrets d’épargne. A partir de ce lundi 4 septembre, son compte Vision bénéficiera d’un taux de base de 1,25 %, contre 1,15 % actuellement.. Quant à son compte Vision Plus, son taux de base est maintenu à 0,75 %, mais sa prime de fidélité passera de 1,50 % à à 1,60 %.
Opportunité commerciale
Au-delà de cette suite que prendra le débat sur la rémunération de l’épargne, reste bien sûr aussi l’autre grande question : que feront les épargnants de tout cet argent quand l’Etat les remboursera l’année prochaine ? Où iront ces 20 milliards d’euros ainsi que la manne d’intérêts générés pendant un an à hauteur de 2,81 % net, soit plus de 600 millions d’euros ? Les banques se frottent déjà les mains. Il y a en effet une formidable opportunité commerciale en perspective. Comment appâteront-elles le client ? Et, avec quels produits ? Rendez-vous dans un an.
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