L’Arizona verra-t-elle le jour au bout de la nuit?
L’ambiance est “bonne” et le travail avance, lentement. Un accord a été conclu sur la politique migratoire jeudi midi. Mais la fameuse “supernota” socio-économique est abordée en soirée et la nuit. Cela va être chaud pour atterrir vendredi.
Bart De Wever, président de la N-VA et formateur royal, est attendu au palais vendredi pour annoncer le fruit du conclave mené au finish à l’école royale militaire, depuis mercredi. Fumée blanche pour l’Arizona fédérale, qui réunit N-VA, MR, Engagés, Vooruit et CD&V? Si tel est le cas, ce sera avec de sérieuses cernes sous les yeux.
L’ambiance était “bonne”, selon les négociateurs passés au parlement jeudi après-midi tels Annelies Verlinden (CD&V) ou Theo Francken (N-VA). La future coalition fédérale aura aussi engrangé un accord sur la politique migratoire, qui la durcit sérieusement.
Mais la fameuse “supernota” socio-économique, objet de tous les bras de fer depuis le début, n’est évoquée que jeudi soir et potentiellement durant la nuit. C’est là que les derniers arbitrages doivent permettre à l’Arizona de voir le jour ou d’échouer, ouvrant la porte à une nouvelle longue crise dont la Belgique a le secret.
La tactique de l’usure
Mais l’ambiance était “bonne”, donc, gage de sérénité dans les travaux et de volonté d’aboutir.
Bart De Wever voulait mener ce conclave au finish à Val-Duchesse, s’insipirant des années Dehaene. Le lieu n’a finalement pas pu être utilisé, faute de chauffage et de wifi, mais la méthode est peut-être digne de ces années 1980-90 tout aussi difficiles sur le plan budgétaire. C’est la tactique de l’usure, qui vise à faire plier les négociateurs au bout de la nuit, épuisés et coincés par la proximité d’un accord inéluctable.
Le sprint final
Rappelons qu’il y a un effort de 23 milliards à réaliser. La “supernota” évoque deux tiers de l’effort à réaliser via des réformes structurelles et un tiers via des “mesures discrétionnaires”, à raison de deux tiers de contrôles de dépenses et un tiers de “contribution des plus fortes épaules et diverses recettes”. C’est là que les Romains s’empoignèrent, pour utiliser une expression qu’aimerait certainement Bart De Wever.
Vooruit, sous forte pression syndicale et de la gauche francophone, tente encore d’obtenir un équilibre qui lui convient mieux. C’est le sprint final du conclave final.
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