La Vivaldi sans majorité, un axe CD&-V – Engagés pour discuter avec la N-VA: le pays bascule…

Maxime Prévot, président des Engagés, lors de la récente marche contre l'antisémitisme à Bruxelles.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Cette fin d’année 2023 marque-t-elle un tournant avant la dernière ligne droite en vue des élections de juin 2024? Un sondage et des déclarations en attestent.

A six mois des élections, il se passe quelque chose dans le petit Royaume de Belgique, dans la torpeur des fêtes. Un sondage et une déclaration au détour d’une interview matinale pourraient indiquer un changement d’état d’esprit. Et un glissement vers une autre Belgique, au lendemain du 9 juin 2024.

Le sondage, tout d’abord. Si ce n’est toujours qu’une capture instantanée de l’opinion à un moment donné, celui du Soir et de RTL-TVI, le week-end dernier, dit quelque chose. Pour la première fois depuis 2019, les calculs en sièges témoignent que la Vivaldi fédérale ne disposerait plus de la majorité.

La faute, essentiellement, aux libéraux flamands d’Alexander De Croo en pleine débandade avec à peine 7% des suffrages et cinq sièges de moins. Pour le Premier ministre, qui mise sur son image pour faire redécoller les siens, c’est un échec cuisant. Et la montre tourne.

La faute, ensuite, aux écologistes qui perdent autant de sièges à deux: 4 pour Ecolo, 1 pour Groen. Ajoutez à cela un PS mi-figue mi-raisin et un Vooruit qui paie malgré tout e départ de son président Conner Rousseau: voilà qui augure peut-être d’une fin de partie annoncée pour la majorité actuelle.

Discuter avec la N-VA? Pourquoi pas?

La déclaration, ensuite. Elle n’est pas révolutionnaire, mais le moment lui donne un certain retentissement. Au micro de LN24, la nouvelle candidate Engagée Elisabeth Degryse, qui se présentera à Bruxelles après avoir été vice-présidente des Mutualités chrétiennes, souligne que le parti de Maxime Prévot “pourrait discuter avec la N-VA” en fonction des résultats des urnes.

Toujours selon le dernier sondage, le parti de Bart De Wever compterait 22% des voix en Flandre, toujours derrière le Vlaams Belang, mais avec la garantie de plus en plus forte d’être incontournable. Maxime Prévot, au contraire de son collègue de DéFi François De Smet, n’exclut pas de dialoguer avec les nationalistes flamands. “Nous n’excluons que l’extrême droite et l’extrême gauche”, réaffirme Elisabeth Degryse.

Ce pourrait être la porte ouverte à une Suédoise bis améliorée, une coalition de centre-droit avec un agenda socio-économique? Dans les rangs de la N-VA, certains ténors soulignent toutefois que le souhait premier du parti consiste à un grand accord avec le PS pour “apaiser le pays”. De son côté, le président du PS, Paul Magnette, a présenté ses listes le week-end dernier et se pose en “parti refuge”.

En tout état de cause, les Engagés ont renoué avec leur parti frère flamand, le CD&V, et se présentent de plus en plus comme un axe potentiellement fondateur des futures majorités. En attendant, ils poursuivent leur ouverture à la société civile et présenteront mercredi deux nouvelles recrues à Liège.

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