La chambre débat sur l’accord de cessez-le-feu à Gaza : “Regrettable qu’il ait fallu attendre la main de Trump”

Bernard Quintin -(MR) - BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Quintin a salué, jeudi en séance plénière de la Chambre, l’accord annoncé mercredi soir entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza. “Mais ce ne sera certainement pas un long fleuve tranquille”, a-t-il averti, évoquant dans sa réponse des aspects diplomatiques, humanitaires et judiciaires.

Sur le plan diplomatique, le chef de la diplomatie belge a annoncé la tenue d’une réunion demain/vendredi avec le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa, présent à Bruxelles. Bernard Quintin parlera également avec son homologue égyptien Badr Abdelatty, “l’un des architectes de l’accord”, lundi à Bruxelles.

Dans sa réponse à pas moins de huit députés, Bernard Quintin a insisté sur l’urgence humanitaire à Gaza. “Les agences de l’ONU et les ONG se préparent à intensifier l’aide humanitaire”, a-t-il indiqué, rappelant au passage le rôle “indispensable” de l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. “Nous suivons d’ailleurs de près la prochaine entrée en vigueur des lois anti-Unrwa votées par la Knesset (le parlement israélien). Nous continuons à appeler le gouvernement israélien à ne pas les mettre en œuvre”, a-t-il insisté.

Enfin, sur le volet judiciaire, Bernard Quintin a rappelé que “les responsables de ces atrocités doivent être punis”. “Notre pays a toujours exprimé son plein soutien à la Cour pénale internationale et à la Cour internationale de Justice. Une affaire entre l’Afrique du Sud et Israël est pendante devant la Cour internationale de Justice: comme vous le savez, la Belgique coopérera dans cette affaire.”

L’annonce d’un accord entre Israël et le Hamas a été unanimement salué dans l’hémicycle. Des accents différents se sont toutefois fait entendre sur les suites à y donner.

“Cet accord doit constituer un tournant, un espoir. Tout est à reconstruire, tout est à construire entre Israéliens et Palestiniens”, a déclaré Michel De Maegd (MR).

Jean-Luc Crucke (Les Engagés) a parlé d’un “moment de soulagement, mais aussi d’un moment “d’amertume. L’accord se base sur le plan du président américain Joe Biden “qui aurait pu être concrétisé depuis 8 à 9 mois.” “Il aura fallu la main de Trump pour que même les plus extrémistes estiment qu’il était temps de signer un accord.”

“L’accord reste fragile”, a observé Christophe Lacroix (PS), rappelant les 73 morts à déplorer jeudi matin à Gaza. “Je suis heureux de voir notre pays volontaire, mais je reste inquiet sur le respect du droit international”, a-t-il indiqué, tout en exprimant le souhait de voir M. Quintin rester ministre des Affaires étrangères dans le prochain gouvernement. Selon le socialiste, “Israel devra être sanctionné”.

Au PTB, Nabil Boukili a déploré l’absence de mention des mots “sanction” et “génocide” dans le chef du ministre.

Rajae Maouane (Ecolo-Groen) a insisté sur les volets humanitaire et judiciaire : “Netanyahu (le Premier ministre israélien) doit finir en prison”, a-t-elle exhorté.

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