Fiscalement, le MR pas forcément à l’aise au sein de la future Arizona

Georges-Louis Bouchez arrive à la négociation délicate, dimanche. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les libéraux francophones devraient avaler une série de taxes sur “les épaules les plus larges” pour financer la réforme fiscale de 8,5 milliards. Le tout alors que l’Open VLD sera dans l’opposition et veut faire “de son Bouchez”. Et si cela sentait le piège?

Pression maximale sur la formation du gouvernement fédéral. Le formateur Bart De Wever (N-VA) dispose de trois jours pour accorder les violons entre le MR et Vooruit. Enjeu principal: une réforme fiscale de quelque 8,5 milliards d’euros, autour de laquelle cela coince.

L’épure serait composée de 5,5 milliards de tax-shift et de 3 milliards de réductions d’impôts sur les revenus du travail. Conner Rousseau, président de Vooruit, jugeait la “super note déséquilibrée”, singulièrement dans ce domaine.

D’où la mise en place d’une série de taxes pour “faire payer les épaules les plus larges”. Il s’agit d’une taxe sur les plus-values de 10%, mais aussi d’élargir la taxe sur les comptes-titres et d’abandonner la réduction du précompte mobilier de 30 à 25%. Difficile à avaler pour Georges-Louis Bouchez, président du MR, qui a coincé en retour.

Le MR craint la pression

Le MR se veut le garant d’une fiscalité neutre, c’est-à-dire sans impôts nouveaux, ou alors compensés par des baisses. Telle est la ligne défendue au sein du gouvernement wallon à Namur. Au fédéral, des partisans libéraux mettent en garde le MR depuis quelques semaines sur une N-VA moins scrupuleuse à cet égard, surtout pour concilier les faveur des Vooruit. Voilà qui se concrétise. C’est le même refrain de critiques concernant la possible suppression du quotient conjugal.

Ce mauvais discours fiscal pour le MR s’accompagne d’une nouvelle donne. Au sein de la Suédoise de Charles Michel ou de la Vivaldi d’Alexander De Croo, le MR était accompgné de son parti-frère flamand, l’Open VLD. Cette fois, défait lors des élections, l’Open VLD a choisi l’opposition.

L’élection pour un nouveau président des libéraux flamands a témoigné du fait que les deux candidats restant en lice, Eva De Bleeker et Vincent Verbeecke, souhaitent rétablir une ligne libérale – contrairement aux concessions fort critiquées d’Alexander De Croo – et “faire de leur Bouchez”.

En d’autres termes, ils n’hésiteront pas à tirer à vue sur les renoncements du MR, comme Bouchez lui-même n’hésitait pas à le faire contre l’Open VLD lors de la précédente législature. D’autant que la “menace” faite par Bouchez de déposer des listes en Flandre n’a pas fait plaisir à tout le monde au sein du parti “frère”.

Et si GLB était conscient que tout cela pourrait tourner au piège? D’où sa résistance face à Conner Rousseau, un président avec lequel il a un sérieux contentieux personnel, qui plus est, depuis la formation de la Vivaldi, la période du Covid ou les dérapages racistes du jeune flamand.

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