Les compensations décidées pour aider les CPAS face à l’afflux de nouveaux demandeurs ont été votées en dépit du blocage budgétaire et devraient être effectives… même en cas de douzième provisoires. L’opposition dénonce. Mais le Premier l’affirme: le budget pourrait être voté avant Noël.
Le gouvernement peut tomber, désormais. L’affirmation est ironique, mais un élément important de son dispositif pour l’exclusion des chômeurs de longue durée a bel et bien été voté jeudi soir à la Chambre: le soutien aux CPAS.
Le risque est grand de voir une partie importante de ces exclus du chômage – on parle d’un tiers, au moins – refluer vers l’aide sociale octroyée par les CPAS. Or, les pouvoirs locaux sont déjà exsangues. En vitesse de croisière, quelque 300 millions d’euros sont prévus.
“Ministre de la misère”
Le texte était bloqué en raison de l’incapacité du gouvernement De Wever à s’entendre sur le budget 2026 – 2029. Or, ce dossier était à ce point important qu’un ministre régional, Bernard Clerfayt (DeFi, Bruxelles) réclamait le report de toute la réforme.
Le vote ayant été acté, l’obstacle est surmonté.
Le remboursement du revenu d’intégration sera de 100 % pour l’année 2026, 90 % pour l’année 2027, 80 % pour l’année 2028 et 75 % à partir de l’année 2029. Les deux premières années, un forfait supplémentaire de 518 euros sera aussi accordé par nouveau dossier ouvert, permettant de doubler temporairement l’aide octroyée à cet effet.
C’est insuffisant aux yeux de l’opposition, qui s’inquiète en outre de la capacité à soutenir cet effort dans le cadre de douzièmes provisoires.
La ministre de l’Intégration sociale, Anneleen Van Bossuyt (N-VA) ne voit “aucun problème fondamental”. L’administration prépare un dossier pour répondre aux obligations légales afin de garantir que ces lignes de crédit soient suffisamment alimentées, a-t-elle “rassuré”.
L’opposition lui a affublé le sobriquet de “ministre de la misère”.
Déblocage prometteur?
Ce déblocage est-il prometteur? Le Premier ministre, Bart De Wever, a affirmé aux députés que les discussions budgétaires avaient repris, constructives. Il a même affirmé à son collègue de parti, Peter De Roover, président de la Chambre, que l’accord pourrait être conclu avant Noël: “Vous pouvez arrêter de l’appeler ‘accord de Noël”.
Bart De Wever a aussi exprimé le vœu que ses partenaires de coalition soient plus discrets. “Même si j’ai des doutes”, a-t-il ajouté. De fait, MR et N-VA ont immédiatement défendu leur position dans l’hémicycle…
Tout ne peut pas être parfait.