Un monitoring des prix des produits alimentaires : “Le secteur doit anticiper la renégociation des prix fixés en magasin”
Le ministre de l’Économie, Pierre-Yves Dermagne, a décidé d’activer un monitoring mensuel du prix des denrées alimentaires qui lui sera fourni par l’Observatoire des prix, a-t-il annoncé jeudi. Il entend ainsi répondre à “un manque de vigueur” du secteur face à l’inflation de certains produits. Un reproche que rejettent les acteurs de la chaîne alimentaire.
Le ministre a invité il y a un mois les acteurs du secteur, dont la Fevia (Fédération de l’industrie alimentaire) à trouver des solutions afin de baisser le prix du caddie. Il s’agissait d’activer la chaîne de concertation entre les différents acteurs afin que les baisses de coût de certaines matières premières se répercutent dans les magasins.
Dans une lettre envoyée mardi et signée par Fevia, Comeos (distribution), l’Agrofront, l’UCM ou encore l’Unizo (classes moyennes et entrepreneurs), ces organisations “demandent que chaque acteur de la chaîne alimentaire accorde une attention particulière à la problématique de l’inflation alimentaire”.
“Je déplore la mollesse du message répercuté par Fevia”, a dit M. Dermagne. “J’attendais des acteurs du secteur qu’ils s’accordent pour anticiper la renégociation des prix fixés en magasin, négociation qui a lieu chaque année. Les prix de nombreuses matières premières (céréales, lait, huiles végétales, …) sont effectivement à la baisse au niveau mondial. Il en va de même pour le prix de l’énergie. Mais cette baisse n’est toujours pas totalement répercutée sur les prix payés par le consommateur belge”.
Les différentes organisations font remarquer que, si certaines baisses de prix ont été constatées, d’autres demeurent volatiles comme l’énergie. Qui plus est, l’indexation des salaires, “historiquement élevée”, a eu un impact, que ce soit dans la grande distribution ou dans l’industrie alimentaire.
Le secteur se tourne aussi vers les pouvoirs publics qui, dit-il, dispose de leviers pour faire baisser les prix. Il met en cause l’extension de la taxe sur les emballages ou les projets d’augmentation de TVA qui entraîneraient une nouvelle hausse des prix à la consommation.
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