Après la Cour des comptes et la Banque nationale, le Bureau du Plan assène à son tour: “les décisions prises jusqu’ici ne permettent pas de réaliser les objectifs budgétaires”. Le gouvernement De Wever devra resserrer la vis et, oui, une législature ne sera pas suffisante.
Les organes de contrôle fonctionnent. Après la Cour des comptes et la Banque nationale, le Bureau du Plan assène à son tour: “les décisions prises jusqu’ici ne permettent pas de réaliser les objectifs budgétaires”.
Selon ses prévisions diffusées ce mercredi 11 juin, le déficit public belge passera de 4,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2024 à 5,4% en 2025 et restera stable jusqu’en 2028, avant de repartir à la hausse pour atteindre 6,5% en 2030, indique mercredi le Bureau fédéral du Plan dans ses perspectives économiques 2025-2030.
Quant à la dette publique, elle atteindrait 120% du PIB en 2030.
Un nouveau tour de vis
Ce n’est pas un hasard si le Premier ministre, Bart De Wever, faisait grise mine au moment de célébrer ses cent premiers jours à la rue de la Loi. Ses mtaphores concernant le Titanic et sa conviction qu’il faudrait plus d’une législature pour ramener le budget belge sur les rails étaient fondées.
L’Arizona fédérale paie le manque de rigueur de la Vivaldi qui l’a précédée, mais aussi le “quoi qu’il en coûte” de la crise du Covid et sa difficulté à mener ses réformes tambour battant. De façon générale, la Belgique doit composer avec un cocktail explosif: croissance légère, coût croissant du veillissement de la population et situation géopolitque tendue.
Résultat? Les dépenses sociales et celles liées à la décision de respecter la norme “Otan” vont faire augmenter les dépenses primaires en pour cent du PIB en 2025, constate le Bureau du Plan.
Son verdict est dès lors sans appel: “De nouvelles décisions s’imposent en vue d’assainir les finances publiques, estime le commissaire au Plan, Baudouin Regout. Les mesures structurelles et budgétaires prises par le gouvernement fédéral ont une incidence positive sur l’emploi et réduisent les dépenses publiques. D’ici 2030 toutefois, elles ne suffiront pas à compenser le climat économique international moins favorable, les dépenses militaires, la réforme fiscale et la hausse des charges d’intérêts”.
Il y a du pain sur la planche.