De Wever défend la prospérité flamande et fustige les francophones 

Bart De Wever. BELGA PHOTO JONAS ROOSENS © Belga
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président de la N-VA part en campagne électorale en mettant l’accent sur le socio-économique, non sans considérations nationalistes. Après ça, ce sera difficile de s’entendre avec la gauche… 

Votre prospérité. Voilà l’enjeu de ces élections.” Bart De Wever, président de la N-VA, a diffusé ce lundi matin un message insistant sur la priorité socio-économique en vue du scrutin du 9 juin 2024. En s’adressant uniquement aux Flamands.

Une façon, aussi, d’épingler l’incapacité de la Vivaldi à réformer ce pays

“Balance the budget” 

Le leader nationaliste rappelle que, dans l’histoire, quatre conditions mènent à la prospérité d’une nation.

La première et la plus importante, insiste-t-il: “Balance the budget”. Il s’agit de “maintenir le budget sous contrôle” pour faire face aux crises inattendues. On est loin du compte: la Belgique est un des pays dont le déficit budgétaire est le plus important et les prévisions sont mauvaises. 

C’est particulièrement préoccupant parce que ces pays sont les premiers touchés si une crise éclate”, souligne Bart De Wever. 

Au passage, le président de la N-VA défend le bilan de la Suédoise, ce gouvernement Michel auquel a participé la N-VA de 2014 à 2018: le déficit a diminué durant cette période de 12 milliards à 4 milliards, défend-il. Mais c’était une période sans pandémie, sans crise géopolitique et sans grand souci du défi climatique.  

Bruxelles et Wallonie: la faillite 

“Sous la Vivaldi, ce déficit a explosé jusqu’à près de 30 milliards d’euros”, clame De Wever. Un montant au sujet desquels il faudra payer des intérêts, soit 20 milliards par an. “C’est énormément d’argent que l’on ne pourra pas investir dans la santé, les infrastructures, la sécurité, l’enseignement…” 

Cette politique budgétaire “irresponsable” est visible à d’autres niveaux, poursuit le président de la N-VA. “Bruxelles et la Wallonie sont au bord de la faillite, souligne-t-il. Seule la Flandre, avec la N-VA, a réussi à délivrer un budget sain.” 

La source de ce déficit? La Belgique connaît “les dépenses publiques les plus élevées du monde.” Les dé”penses sociales ont surtout explosé: de 99 milliards à 150 milliards d’euros en dix ans de temps. Et ce n’est pas une surprise, ajoute-t-il, “car la Belgique est le seul pays au monde avec des allocations de chômage illimitées dans le temps”. 

“Keep welfare fair” 

Aucun pays au monde ne rend plus intéressant le fait… de ne pas travailler, continue De Wever. Mais au lieu de s’attaquer à cela, la Vivaldi a augmenté les pensions et les allocations de chômage de longue durée.” 

Cela induit la deuxième règle, selon le président de la N-VA: “Keep welfare fair”. En d’autres termes, la solidarité est nécessaire pour les plus fragiles, mais elle ne doit pas devenir un obstacle pour travailler

“Keep taxes low 

Traduisez en termes nationalistes: les Flamands travaillent dur, les Bruxellois et les Wallons profitent des avantages sociaux. Les transferts Nord-Sud sont de retour: ils s’élèvent selon lui à 8 milliards par an. “C’est une situation que l’on ne peut plus se permettre car cela mène à des impôts bien trop élevés”, dit De Wever. 

D’où, forcément, la troisième règle: Keep taxes low. “Des impôts moins élevés, ce n’est que de cette manière que l’on peut attirer les gens et les entreprises productifs”. Là encore, la Suédoise avait fait mieux: une diminution de 8 milliards d’euros. 

La conclusion démocratique: le gouvernement fédéral actuel n’a pas de majorité flamande, “la gauche francophone décide, le Flamand paie”

La démonstration se termine par une quatrième règle: “Invest in innovation”. Une démonstration implacable – bien que légèrement biaisée – qui laisse planer peu de doute sur l’agenda pour l’après-scrutin de juin 2024. 

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