De Sutter sur Bpost : “Je ne suis ni gestionnaire ni administratrice… Je ne décide pas du salaire”
La ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter, veut faire la clarté sur la tension salariale chez bpost et Proximus, a-t-elle indiqué mardi en commission de la Chambre en réponse à une série de questions sur la rémunération du nouveau CEO de bpost. Elle s’adressera au conseil d’administration des deux entreprises pour qu’ils se penchent sur cette question.
“Le salaire du CEO et celui des facteurs et des autres collaborateurs sont très éloignés. Le conseil d’administration doit se pencher là-dessus”, a-t-elle dit. “Je souhaite que cette tension salariale devienne publique. La transparence peut réduire la tension”.
La ministre est également revenue sur le salaire de Chris Peeters, qui après avoir tenu les rênes d’Elia prendra la direction de bpost. Le montant de celui-ci -il est question d’un paquet d’1,2 million d’euros- a suscité de vives réactions, tant il paraît éloigné des accords pris en 2013 et qui avaient mené au départ de Johnny Thijs.
Entreprise autonome
“Bpost est une entreprise autonome et c’est elle qui prend la décision. Certains pensent que je décide de tout mais ils se trompent, la loi ne m’y autorise pas. Je ne suis ni une gestionnaire ni une administratrice de bpost. Je n’ai pas de pouvoir décisionnel, je ne décide pas du salaire”, a souligné Mme De Sutter.
C’est l’entreprise qui a mené les discussions en vue de trouver un nouveau patron, dans un contexte particulièrement troublé et très compétitif. “Si vous me dites que c’est facile de trouver un CEO dans un tel contexte, vous vous trompez”, a fait remarquer la ministre. “Bpost est venu au gouvernement avec un nom et un salaire, retenu après une longue procédure et des discussions avec de nombreux candidats”. Et, selon la ministre, le gouvernement dans toutes ses composantes, a accepté le résultat
Plafond salarial
Le plafond salarial décidé sous le gouvernement Di Rupo n’a fait l’objet que d’un “gentleman’s agreement” et le gouvernement qui l’a suivi a substantiellement modifié les règles de gouvernance des entreprises publiques, privant le ministre de sa capacité d’annuler une décision et supprimant la fonction de commissaire du gouvernement. “Le plafond salarial a été percé avant le 1er octobre 2020 (date d’entrée en fonction du gouvernement Vivaldi)”, a ajouté la ministre.
Pour ce qui est du salaire lui-même, la base est similaire à celle du prédécesseur de M. Peeters. La différence réside dans la partie variable, qui dépend de la réalisation de certains objectifs à court et long terme, notamment en termes de durabilité et de satisfaction aussi bien que la clientèle que du personnel. La prime de long terme ne pourra être payée qu’après 3 ans. Une clause de “claw back” est également prévue qui permettra de réclamer le remboursement de la partie variable si une faute est constatée dans le chef du CEO.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici