Le Premier ministre Alexander De Croo a appelé jeudi, à l’issue du sommet européen de Bruxelles, les agriculteurs manifestant dans la capitale à faire preuve de “bon sens terrien” en évitant la violence contre la police et le vandalisme.
“Je demande à chacun de faire preuve de bon sens terrien et d’arrêter d’agiter notre capitale, surtout de ne pas perdre le large soutien qui existe aujourd’hui au sein de la population“, a indiqué le chef du gouvernement fédéral.
Des milliers d’agriculteurs sont descendus en tracteur ce jeudi dans le quartier européen pour exprimer leur mécontentement à l’égard de la politique agricole commune (PAC), en marge d’un sommet européen qui n’avait pas inscrit ce dossier à son ordre du jour. Des échauffourées ont eu lieu avec les forces de l’ordre.
Concessions européennes
Pour le Premier ministre, une grande partie des préoccupations des agriculteurs sont légitimes, et les décideurs européens et nationaux sont prêts à écouter et à prendre des mesures. Il a lui-même invité une délégation d’agriculteurs européens à une rencontre avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, qui s’est tenue dans la foulée du sommet, non loin de là.
Mercredi, la Commission avait annoncé de premières mesures, avec des concessions sur les jachères et les importations ukrainiennes. Mme Von der Leyen a ajouté jeudi que la Commission et la présidence belge du Conseil de l’UE élaboreraient d’ici la prochaine réunion des ministres de l’Agriculture, programmée le 26 février, une proposition pour alléger la charge administrative des agriculteurs.
Compétitivité
Elle a aussi reconnu la nécessité de garantir des règles du jeu équitables pour les normes agricoles, lors de la négociation d’accords de libre-échange. La Commission tente de finaliser les négociations sur le projet d’accord UE-Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Mais les conséquences d’un tel accord potentiel sur la compétitivité de l’agriculture européenne préoccupent fortement les manifestants. L’exécutif européen a déjà laissé entendre cette semaine que les conditions d’un accord n’étaient actuellement pas rencontrées.
