Cinq raisons pour lesquelles la naissance de l’Arizona est une bonne nouvelle pour la Belgique

Bart De Wever, à Anvers. (Belga)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’avènement d’un gouvernement fédéral après huit mois de palabres est une libération. Enfin, les problèmes vont être pris à bras-le-corps. Oui, cela fera mal. Mais il serait judicieux d’éviter une polarisation permanente. La Belgique et l’Europe doivent cesser de procrastiner.

Voilà un accouchement tardif, après huit mois de palabres et plusieurs jours de conclave. Mais la naissance de l’Arizona fédérale (N-VA, MR, Engagés, CD&V et Vooruit) est une bonne nouvelle pour la Belgique. Même si cette coalition sera critiquée et fera mal dans un contexte socio-économique difficile.

Il y a, au moins, cinq raisons de saluer cet accord et cette crise évitée, qui aurait pu être le début de sérieux problèmes pour le pays.

1 Il est temps de réformer

L’Arizona fédérale devra réaliser 23 milliards d’économies (sur sept ans, en réalité, donc le gouvernement suivant sera aussi impliqué). C’est nécessaire pour remettre le budget sur les rails, exigence européenne, mais aussi pour assainir nos finances et ne pas rejeter le fardeau sur les générations à venir. Surtout, les réformes du marché du travail, des pensions ou de la fiscalité sont indispensables pour préparer l’avenir, de même que pour sauvegarder notre compétitivité. Bien sûr, cela reste un compromis. Et au-delà de cela, notre pacte social devrait être repensé, ce qui demandera une subtilité dont cette coalition ne fera peut-être pas preuve. Mais on avance, enfin.

2 La Belgique doit exister

Pas d’aventure institutionnelle, un gouvernail pour exister au niveau d’une Europe bousculée, dans un contexte géopolitique terrible: voilà qui mérite d’être salué. L’absence d’un gouvernement et une incertitude prolongée auraient été préjudiciables. Il est évidemment singulier de voir un leader nationaliste flamand porter le pays dans la tempête, mais acceptons-en l’augure. Quelque chose bouge dans ce pays, peut-être: un reportage de RTL-TVI dans des fiefs syndicalistes rouges, ce vendredi soir, montrait un accueil plutôt favorable à Bart De Wever, tant la conscience est là de la nécessité d’agir.

3 Un modèle pour l’Europe

La France n’a pas de budget et cherche une nouvelle fois sa voie avec le Premier ministre, François Bayrou, elle qui n’a pas l’habitude du compromis. L’Allemagne est en récession et les élections de la fin février s’annoncent tendues, notamment après l’accord entre CDU et l’extrême droite de l’Afd. L’Europe a sa “boussole”, présentée par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, mais qui sera là pour la porter? Notre pays a une responsabilité: petite est sa taille, mais un blocage évité est un exemple montré. Voilà la Belgique à même de reprendre son rôle européen.

4 La démocratie sauvée

Ce n’est pas anecdotique à l’heure où les autocraties s’élèvent partout dans le monde et les extrêmes s’imposent. Si Bart De Wever a une légitimité naturelle, c’est parce qu’il a réussi à battre le Vlaams Belang aux élections législatives de juin 2024. Ne l’oublions pas! Alors que tout le monde donnait l’extrême droite gagnante, il a réussi à maintenir la N-VA à la première place en Flandre et il maintient un cap démocratique, en faisant le choix de la Belgique. Ce n’est pas anecdotique.

5 Un activisme pointilleux

Enfin, et cela reste à confirmer, mais ces longs mois de négociations auront permis de dégager des compromis durables et un activisme davantage détaillé que celui de la Vivaldi précédente, accouchée en très peu de temps, mais floue dans ses choix. Cela avait généré des conflits permanents. Vu la personnalité des protagonistes, il est possible que ce soit encore le fois cette fois-ci. Raison pour laquelle, au fond, on est en droit d’espérer que tous les présidents de partis de l’Arizona montent au gouvernement.

L’heure est à la responsabilité.

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