Unia, l’ancien Centre interfédéral pour l’égalité des chances, a appelé mardi à l’adoption de politiques ambitieuses de lutte contre les discriminations, en parallèle à la réforme du chômage.
L’institution Unia s’inquiète de l’impact potentiel de la limitation dans le temps des allocations de chômage sur certains groupes vulnérables, en l’absence de mesures d’accompagnement suffisantes.
Selon Unia, cette réforme pourrait entraîner une forme de double peine : « Sans une politique forte de lutte contre les discriminations, des personnes déjà confrontées à des obstacles à l’embauche — en raison de leur handicap, de leur âge ou de leur origine — risquent d’être exclues durablement du marché du travail et privées de droits sociaux », alerte l’organisme.
« On ne peut pas vouloir activer les chercheurs d’emploi tout en fermant les yeux sur les discriminations structurelles qui les empêchent d’être engagés », souligne Patrick Charlier, directeur d’Unia.
Tests de discrimination
L’institution plaide pour une approche globale, structurée autour de trois axes : la prévention, le contrôle et la promotion active de l’égalité. Elle recommande notamment le recours à des tests de discrimination par les services d’inspection, l’obligation pour les employeurs de mettre en place des mécanismes de prévention, ainsi qu’un plan spécifique pour favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap.
Unia salue par ailleurs la décision du gouvernement de maintenir les allocations de sauvegarde, initialement menacées de suppression à l’horizon 2028. Elle déplore cependant une incohérence persistante dans l’application des mesures.
En effet, certains demandeurs d’emploi en situation de handicap continueront à percevoir une aide, tandis que d’autres, disposant d’une capacité de travail réduite, pourraient perdre leurs droits après deux ans. Pour Unia, il est impératif que le gouvernement fédéral introduise une exemption à la limitation dans le temps des allocations de chômage pour les publics les plus fragiles.