BNB: après Wunsch, ce sera… Wunsch, la Belgique en affaires courantes, sauf pour l’Europe

Alexander De Croo au chevet de l'Europe.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le Conseil de la régence renomme le gouverneur, faute de décision politique, et le temporaire devrait devenir définitif. La faute à un gouvernement De Croo divisé et tourné vers l’Europe.

Après Pierre Wunsch, gouverneur de la Banque nationale, ce sera donc Pierre Wunsch, gouverneur intérimaire de la Banque nationale, et sans doute… bientôt renommé définitivement à son poste. Ainsi en va-t-il de la Belgique en ce début d’année: déchiré, le gouvernement De Croo ne peut s’entendre sur des nominations importantes.

De facto, le voilà partiellement… en affaires courantes.

Les intérêts partisans priment

Le Conseil de la régence a tranché pour assurer la continuité de la fonction, dont le rôle est crucial pour assurer la stabilité financière du pays. Il point d’ailleurs du doigt la responsabilité politique, soulignant que “le gouvernement n’a pas procédé en temps utile au renouvellement du mandat”, une situation qu’il “regrette profondément”. On a rarement vu un tel camouflet de la part d’une noble institution comme la Banque centrale.

La décision était d’autant plus importante que des échéances vont arriver rapidement, dont une réunion de la Banque centrale européenne, le 25 janvier prochain.

Cela témoigne à nouveau du fait que la Vivaldi fédérale est quasiment en situation de mort clinique, du moins pour ce qui concerne les affaires intérieures. Elle gère l’urgence, et encore… Plus de réforme ambitieuse à son menu, un contrôle budgétaire minimal, les partis sont désormais tournés vers les élections fédérales et régionales du 9 juin prochain, avec le potentiel tremblement de terre politique qui en découlera.

De façon plus générale, les partis sont obnubilés par leurs intérêts partisans, au risque de perdre de vue l’intérêt général. Le contexte polarisé n’aide pas: Pierre Wunsch a été critiqué plus souvent qu’à son tour par Paul Magnette, président du PS, en raison de sa sensibilité trop libérale. Une illustration parmi d’autres, dont la polémique qui a accompagné cette année la nomination de l’Ecolo Géraldine Thiry à la BNB, aussi.

Priorité à l’Europe

Alexander De Croo, ce Premier ministre qui reste populaire mais dont le parti ne cesse de s’effondrer, est désormais tout à sa tâche européenne. Depuis le 1er janvier, la Belgique occupe la présidence tournante de l’Union et son menu est copieux: nouveau cadre… budgétaire à faire atterrir, Pacte migratoire à conclure, élargissement futurs à préparer… La diplomatie belge a de l’expérience et l’aptitude de notre pays au compromis est évoquée régulièrement pour garantir le succès de cette présidence.

Le rendez-vous belge est d’autant plus important que la présidence suivante sera assurée par la Hongrie, dont le Premier ministre, Viktor Orban, n’est jamais avare d’accents anti-européens. “Viktor devra forger des compromis, c’est une tâche à laquelle il n’est pas habituée“, disait début janvier Alexander De Croo, laissant entendre que cela pourrait lui faire du bien.

La Belgique, elle, a son brevet européen. Mais sa gestion interne sur le plan budgétaire et des réformes n’est pas pour autant un modèle à suivre pour les Vingt-Sept.

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