Bart De Wever sur la corde raide: le lunch à cinq reporté, sa note reste “indigeste”
Le formateur royal voulait débloquer la situation avant le 15 août, autour d’un premier repas avec tous les présidents de la future Arizona. Mais le col de haute montagne budgétaire est élevé à franchir et le rendez-vous n’est pas confirmé.
Parfum de crisette dans la formation du gouvernement fédéral? A tout le moins, le lunch qui devait réunir les cinq présidents de partis de la future Arizona (N-VA, MR, Engagés, CD&V et Vooruit) ce mercredi midi n’aura pas lieu. C’est ce que des sources proches de la négociation ont affirmé mercredi en fin de journée à l’agence Belga, avant que le Standaard ne le confirme: le momentum voulu est reporté.
Le formateur Bart De Wever (N-VA) espérait pourtant apaiser les tensions autour d’un “délicieux repas”, après avoir repris les tours de tables en bilatérales, lundi. Ce n’est pas encore exclu qu’il y arrive, mais les crispations des derniers temps semblent se confirmer. Après une note initiale jugée trop similaire aux thèses de la N-VA, une nouvelle épure a été présentée à la reprise des discussions. Mais l’équilibre n’est pas encore au rendez-vous.
Certains négociateurs parlent toujours d’une note “indigeste” qui aurait “à peine changé”. Du travail de négociation est encore nécessaire avant le rendez-vous de Bart De Wever pour un rapport au Palais, lundi 19 août. Le formateur parviendra-t-il à trouver la formule magique pour restaurer le budget et initier des réformes ambitieuses?
Le cap budgétaire maintenu
Ce sont surtout les partis de la “gauche” de la coalition qui rechignent, Vooruit en tête devant les sociaux-chrétiens, notamment en raison des couleuvres à avaler sur le plan budétaire. Un effort de 28 milliards doit être réalisé en sept ans, pour satisfaire aux exigences de la Commission européenne. Pour moitié en économies pures et simples, pour l’autre moitié en effets retour des réformes (travail, pensions, fiscalité).
Conner Rousseau, président de Vooruit, avait exprimé avant la pause estival qu’il avait de “sérieux doutes” au sujet de ce qui se trouvait sur la table.
La “super nota” de Bart De Wever maintient le cap budgétaire initialement fixé car le président de la N-VA veut absolument éviter un effet “boule de neige” pour la dette publique belge ou une procédure de déficit excessif confirmée par l’Europe. Pas question d’assouplir le cap même si, au niveau des négociations flamandes, Conner Rousseau a souligné qu’il n’était “pas marié” avec le retour à l’équilibre budgétaire. Un signe.
Au contraire, les libéraux francophones veulent une approche plus dynamique en matière de relance socio-économiques et réclamaient des inflexions à droite. De quoi compliquer encore l’exercice.
Des fuites et des doutes
Ces derniers jours, avant la pause estivale et après, une série de fuites dans la presse ont exaspéré le formateur qui n’a pas manqué de le faire savoir. Ce n’est jamais une bonne chose quand des éléments filtrent, comme ce fut le cas encore mardi avec les souhaits en matière de mobilisation de l’épargne des Belges.
Pendant la pause, durant quelques jours de congé en Allemagne, Bart De Wever a reçu un média flamand pour réitérer sa préférence pour le maïorat d’Anvers: “Etre bourgmestre procure une grande satisfaction immédiate. La fonction de Premier ministre est beaucoup plus abstraite, beaucoup plus éloignée des gens.”
“Si je deviens Premier ministre, j’essaierai d’être un bon Premier ministre pour tous les Belges”, ajoutait-il, mais en en affirmant qu’il essayerai toujours “d’obtenir de manière démocratique ce qui est le meilleur pour la Flandre”. Est-ce vraiment engageant?
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