Bart De Wever prolongé jusqu’au 7 janvier: vers un gouvernement fédéral en début d’année. Bruxelles, bloquée, devient un “enjeu national”
Le formateur royal voit sa mission reconduite pour un nouveau rapport après les fêtes. La perspective d’une Arizona durant les premières semaines de 2025 se confirme. “Le Roi espère un percée décisive début 2025”, souligne le communiqué du palais. Le formateur bruxelloise David Leisterh (MR) convie les présidents de partis nationaux.
Il n’y aura pas de gouvernement fédéral sous le sapin de Noël, cela, on le savait. Mais sera-ce le cas en début d’année? Le formateur royal, Bart De Wever (N-VA) vient en tout cas de voir sa mission prolongée jusqu’ai 7 janvier par le roi Philippe.
Bart De Wever a fait “part au roi des progrès réalisés, tout en soulignant que le travail devait se poursuivre”. “Le Roi espère un percée décisive début 2025”, confirme le communiqué du palais.
Dans le même temps, la situation est plus bloquée que jamais en région bruxelloise. Le formateur libéral David Leisterh prend l’initiative d’inviter les présidents de partis nationaux parce que Bruxelles “devient un enjeu fédéral”.
Peu à peu, les deux situations bloquées se rejoignent: le sort de la capitale sera-t-il lié à celui du fédéral? Nous assistons peut-être à un tournant dans la crise politique.
La troisième formation la plus longue
Il reste dé sérieux écueils à déminer à l’échelon fédéral, notamment sur la plan budgétaire et socio-économique. Mais le sérieux est désormais de mise, comme en témoigne, ces derniers jours, l’acccord trouvé sur le budget ‘soins de santé” pour l’année prochaine.
II s’agit désormais de la troisième formation de gouvernement fédéral la plus longue de l’histoire, après 2010-2011 et 2019-2020. Le rythme pourtant soutenu des discussions fait l’objet de tensions régulières entre partenaires, en raison des positionnements des partis et de la nécessité de réaliser des économies substantielles, de quelque 26 illiards d’euros sur une trajectoire de sept ans.
En attendant, la Chambre a voté bun budget sur base des douzièmes provisoires pour 2025.
Bruxelles, “enjeu national”
En Région bruxelloise, où le blocage est plus important que jamais après le retrait du PS des négociations en raison de la présence de la N-VA dans les négociations flamandes, d’aucuns (notamment au sein de Vooruit) mettaient en doute le formateur libéral David Leisterh. Mais celui-ci ne quittera pas son rôle.
“Il est le capitaine parce que le citoyen l’a voulu, un capitaine ne quitte pas le navire, dit Georges-Louis Bouchez, président du MR. Si David Leisterh devait abandonner, ce serait un no man’s and. Ceux qui jouent aux apprentis sorciaux dans la presse ne se grandissent pas.”
“Je reste à la barre“, confirme David Leisterh.
Le chef de file bruxellois prend également une initiative en conviant l’ensemble des présidents de partis nationaux pour évoquer le sort de la capitale. “Ces derniers temps, certains aliment toute une série de peurs au sujet de la Région, en lien avec le discussions fédérales, souligne-t-il en dénonçant l’attitude du PS. Fusion des communes, des CPAS, des zones de police… Bruxelles devient l’otage d’une situation qui dépasse ses frontières et devient un enjeu national.”
“Le PS essaye de faire croire que le projet de la Flandre est celui de la N-VA, mais c’est celui de tous les partis flamands, ramasse Georges-Louis Bouchez. On ne peut pas faire un gouvernement bruxellois sans les partis flamands. Et que ce soit clair: en tant que président du MR, je considère aussi que Bruxelles doit se réformer de façon structurelle.”
S’il soutient l’invitation aux présidents nationaux du formateur, Georges-Louis Bouchez précise: “On verra qui est prêt à venir.” Une façon de dire qu’il s’agit de l’heure de vérité à l’heure où la situation de la Région Capitale est “catastrophique”.
“Mise sous tutelle”
Pas sûr que cela débloque la situation. “Après le mariage forcé la mise sous tutelle, changez surtout rien les gars”, déplore Zakia Khattabi (Ecolo) en référence à la proposition rejetée de participer au gouvernement.
“En gros, si on lit entre les lignes. Le MR a déjà vendu Bruxelles à la N-VA, souligne Ridouane Chahid (PS) Les Bruxellois savent à présent qu’outre le fait que le MR n’a pas voté à l’époque la création de la région bruxelloise. Il est loin aujourd’hui de défendre son autonomie.”
“Ce n’est parce que M. Leisterh échoue dans sa mission de formateur qu’il faut mettre Bruxelles sous tutelle, affirme Olivier Maingain (DéFi), ans les mêmes termes. Le MR vend Bruxelles à la N-VA. Que je sache les Bruxellois ne négocient pas la majorité en Flandre. Bruxellois maître chez toi!”
On le voit, l’élément de langage est le même, partout.
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