Bart De Wever et le retour du communautaire: un signe de fragilité, mauvais pour l’Arizona

Bart De Wever lors des voeux de son parti. BELGA PHOTO JONAS ROOSENS
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président de la N-VA a remis le communautaire au programme de l’Arizona, lors des voeux de son parti. Le MR a déjà opposéune fin de non-recevoiur: incompatible avec l’assainissement. Le politologue Carl Devos souligne que la situation n’est pas simple pour le nationaliste.

Bart De Wever, formateur royal et président de la N-VA, a remis le communautaire au menu de l’Arizona, à l’occasion des voeux de son parti. Souhaitant des “progrès communautaires”, il a lancé: “Nous sommes prêts à gouverner ce pays si des avancées communautaires concrètes à réaliser tombent et si le développement ultérieur de l’autonomie de la Flandre n’est pas un tabou”.

Réplique rapide de Georges-Louis Bouchez, en français à la télévision flamande: l’exercice est incompatible avec l’aissainissement budgétaire. “Les réformes socio-économiques sont tellement lourdes que si l’on y ajoute un exercice sur l’autonomie, le chantier devient tellement vaste que l’on ne peut pas aller jusqu’au bout”, plaide celui qui porte un discours “belgicain” indisposant la N-VA.

Maxime Prévot, président des Engagés, minimise: “Que la N-VA évoque l’institutionnel n’a rien de surprenant. C’est l’inverse qui aurait été un scoop. Je note surtout, en ce qui me concerne, que Bart De Wever a parlé en termes modérés de progrès communautaires, ce qui est bien différent d’une vaste réforme de l’Etat.”

“Une position difficile”

Sabs doute faut-il voir dans cette sortie un signe de fragilité, davantage que de l’assurance.

Le politologue Carl Devis (UGent) recadre: “La situation n’est pas évidente pour Bart De Wever. Il est le président d’un parti confédéraliste, dont le slogan fut ‘la force du changement’, mais il risque de se présenter devant ses troupes avec très peu de résultats. En tant que formateur, il s’est investi fortement sur les réformes socio-économiques et l’assainissement budgétaire pour garantir la prospérité flamande, mais l’ambition risque bien de ne pas être au rendez-vous. L’institutionnel, on n’en parle pas. Cela pourrait être une épure difficile à vendre lors d’un congrès de son parti.”

Mais d’autres y voient déjà l’amorce d’un argumentaire justifiant l’échec de l’Arizona. Fautes de réformes socio-économiques suffisamment ambitieuses, Bart De Wever pourra toujours mettre en avant le fait que ce pays ne fonctionne plus. “Ce pays est dans un très mauvais état”, a-t-il d’ailleurs longuement expliqué devant les militants de son parti.

L’Arizona verra-t-elle vraiment le jour le 31 janvier?

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