Bart De Wever a jusqu’à jeudi pour rapprocher MR et Vooruit, l’Open VLD n’est pas une alternative
Le roi Philippe prolonge la mission du formateur Bart De Wever jusqu’à jeudi 22 août en soirée. Le président de la N-VA cherche toujours à concilier socialiste flamands et libéraux francophones sur la contribution des plus riches à l’effort. Il est contraint de réussir, sachant que les candidats à la présidence des libéraux flamands ne veulent pas dépanner.
Le formateur royal, Bart De Wever, a fait un nouveau rapport au Roi ce lundi à 14h, après une nuit de négociations à l’issue de laquelle il n’y a pas eu de fumée blanche. Sa mission est prolongée d’une petite semaine. Une nouvelle audience est prévue ce jeudi 22 août en fin de journée.
L’équilibre du programme socio-économique de la future Arizona (N-VA, MR, Engagés, CD&V et Vooruit) reste difficile à trouver. Conner Rousseau, président de Vooruit, avait exprimé de sérieux doutes. Dimanche, après une réunion bilatérale, il a permis de donner une nouvelle chance à cette majorité. Mais les concessions avancées ont eu le don d’irriter le MR. Le noeud de la question: comment faire contribuer “les épaules les plus larges” à l’effort budgétaire? On parle d’un milliard d’euros.
C’est d’autant moins simple qu’entre le MR et Vooruit, cela n’a jamais été un long fleuve tranquille.
“Regardez, ‘écolier est là”
Entre Georges-Louis Bouchez, président du MR, et Conner Rousseau, les relations ont toujours été tumultueuses. Lors de la formation du précédent gouvernement Vivaldi, alors que le socialiste faisait ses premiers pas dans l’arène des grands, le libéral, alors formateur, avait moqué le nouveau venu. “En tant qu’informateur, évoquait alors Rousseau, il était à l’époque très désobligeant à propos de mon sac à dos. Il disait: ‘Regardez, l’écolier est là’.“
Entre les deux jeunes communicateurs, le climat est électrique. Durant la période du Covid, les libéraux ont fustigé le caractère “psycho-rigide” du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), critiquant à de nombreuses reprises les restrictions de libertés. Commentaire de Rousseau: le MR devrait peut-être quitter le gouvernement. “Je suis frappé par le fait que quelqu’un de si jeune puisse faire de la politique d’une manière tellement dépassée, affirmait-il en évoquant Bouchez. Torpiller ses partenaires de majorité, torpiller les virologues, torpiller tout le monde. Il devrait peut-être se poser la question.”
Lorsque Conner Rousseau est contraint de démissionner de la présidence de son parti suite à des propos racistes tenus en état d’ébriété, Georges-Louis Bouchez lui rend la monnaie de sa pièce: “Si je tenais de tels propos je démissionnerais dans l’heure. (…) Cest un peu particulier de voir tant de complaisance à l’égard du racisme venant la part de gens qui font la leçon du matin au soir“. Bref, il y a bel et bien un contentieux personnel.
Dans le cas de la formation actuelle, les deux présidents de parti jouent gros, d’autant qu’ils ne sont pas accompagnés par leur parti-frère. Vooruit doit incarner la résistance sociale, sans le PS, et donc obtenir une réelle contribution des plus riches. Le MR doit illustrer l’allant de centre-droit sans un Open VLD qui n’est pas de la partie en raison de son échec électorale, dû au fait… qu’il n’était pas assez libéral et ne doit pas trop concéder. Bref, beauccoup de choses les opposent en matière de fiscalité, même s’ils ont des considérations similaires en matière de remise au travail.
L’open VLD ne dépannera pas
Bart De Wever est d’autant plus contraint à réussir ce mariage qu’il ne pourra, a priori, pas compter sur un dépannage éventuel de l’Open VLD. On aurait pu penser que le parti libéral revienne sur sa décision et accepte de participer à un gouvernement, suite à l’élection d’un nouveau président. Il n’en sera rien.
Si les négociations échouent, l’entrée en jeu de l’Open VLD n’est “pas une option pour moi”, a clarifié Eva De Bleeker lundi dans De Ochtend sur Radio 1. Selon elle, ce serait impraticable car il faudrait confectionner une majorité trop étroite alors que les électeurs “se sont exprimés clairement” lors des élections. “Ce n’est pas à l’ordre du jour pour le moment.”
Son adversaire à la présidence Vincent Verbeecke est sur la même longueur d’onde. Son parti siègera de manière constructive dans l’opposition et soutiendra les propositions de centre-droit mais la poursuite du gouvernement Vivaldi est exclue, ajoute-t-il.
Seul Groen a laissé entendre qu’il pourrait rentrer dans la danse, si la question climatique et la justice sociale étaientà l’agenda, mais tel n’est pas précisément la ligne prônée par Bart De Wever.
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