Bart De Wever au Palais: deux options et un échec possible. Ce n’est pas bientôt fini, ce cirque?

La montre tourne pour Bart De Wever avant son retour au Palais. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le formateur royal peut relancer les négociations avec Vooruit, récalcitrant. Ou essayer l’Open VLD, dont les centristes ne veulent pas. Ou alors, il risque de démissionner. Crise ou déminage en vue. Mais à quoi jouent-ils?

Bart De Wever fait un nouveau rapport au roi Philippe, ce mardi à 11h30. Il risque d’être échec et mat.

Trois options se présentent à lui.

L’Arizona a-t-elle encore une chance?

La première est celle qu’il essaie depuis… cinq mois: une coalition Arizona avec N-VA, MR, Engagés, CD&V et Vooruit. Les socialistes flamands ont claqué la porte des négociations, réclamant une “Supernota” socio-économique plus équilibrée. Et cela semble difficile de remettre lé négociation en selle, mais si cela reste l’option la plus crédible.

Depuis, leur président, Conner Rousseau, a réaffirmé être prêt à “prendre ses responsabilités”, mais qui y croit encore. Sociaux-chrétiens et libéraux dénoncent ses “mensonges”, notamment quand il affirme être le seul à réclamer une contribution des épaules les plus larges, et ses approximations, lui qui serait en froid avec les tableaux budgétaires. Les libéraux rêvent même de voir revenir… Frank Vandenbroucke à la table, c’est dire…

Les centristes continuent à penser que l’Arizona reste la formule la plus stable, à privilégier. En Vooruit, ils disposent également d’un appui sur le plan social face aux deux “droitiers” Georges-Louis Bouchez et Bart De Wever.

Maxime Prévot, président des Engagés, est sur la même longueur d’ondes: “On doit essayer jusqu’au bout d’obtenir le retour de Vooruit autour de la table. L’équilibre de l’action gouvernementale sera beaucoup plus appréciable avec une Arizona” (N-VA, MR, Engagés, Vooruit, CD&V), a-t-il affirmé sur les ondes de La Première, mardi matin.

Sera-t-il possible de trouver une formule magique pour convaincre Conner Rousseau? A moins que les centristes ne soient à nouveau appelés à déminer?

Le “cirque” de la Lagon

L’alternative, c’est une coalition baptisée “Lagon” unissant la N-VA avec les deux partis centristes et les deux libéraux, la différence étant donc le retour de l’Open VLD. Une option plus à droite, mais ne disposant que d’un tout petit siège de majorité à la Chambre. L’Open VLD pourrait discuter, si on ne le prend pas comme… “thérapeute”.

Une majorité trop juste, a encore martelé Sammy Mahdi, président du CD&V, dimanche soir sur RTL. Il n’a pas hésité à qualifier la Lagon de “cirque Bouglione”, tant cette majorité étriquée risquerait de poser des problèmes, donnant trop de pouvoir à l’un ou l’autre parlementaires: il se méfie notamment du libertarien Jean-Marie Dedecker, rallié à la N-VA. “Il a dit qu’il serait loyal, mais au premier vote suivant sa déclaration, il a déjà été déloyale.

La coalition Lagon est-elle morte-née?

Un risque de démission

Si Bart De Wever ne peut pas mettre sérieusement en selle l’un ou l’autre coalition, il remettra sa démission au roi, qui pourrait l’accepter. Et décider d’une nouveau tour de piste d’un parti susceptible de trovuer un chemin étroit vers la lumière.

En attendant, le délai devient très serré pour remettre un plan budgétaire à la Commission européenne et le pays souffre d’une crise de longue durée à l’heure où le contexte géopolitique est plus instable que jamais.

Les véritables négociations n’ont toujours pas débuté, alors que certains pariaient pour un gouvernement fédéral avant le 21 juillet. Franchement, on est en droit de se le demander: ce n’est pas bientôt fini, ce cirque?

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