Faute de réforme viable des pensions, la Belgique perdrait 31 millions d’euros du plan de relance

Alexander De Croo, Premier ministre. (Photo by JOHN THYS / AFP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le manque à gagner reste limité, comme l’avait prévu l’ancien secrétaire d’Etat Thomas Dermine (PS). 658 millions supplémentaires de la première tranche seront bien accordés. Pour le reste, la balle est dans le camp du futur gouvernement fédéral.

Thomas Dermine (PS), secrétaire d’Etat fédéral à la Relance, a démissionné de son poste. Il a prêté serment au parlement wallon et devrait parti en campagne pour les élections communales de Charleroi, où il pourrait briguer le maïorat. En attendant, le Plan de relance qu’il a initié poursuit son cours et ne devrait pas subir de couac trop important, en dépit du manque de réformes de notre pays.

Le manque à gagner de la première tranche du Plan devrait être d’environ 31 millions d’euros, à l’issue de l’évaluation réalisée par la Commission européenne. Soit quelque 3% du montant brut promis. Cette évaluation, qui circule, n’est pas encore confirmé au niveau européen.

Le gouvernement fédéral confirme: “Le montant prévu de la tranche s’élevait à 974 millions d’euros sous forme de subsides. La Belgique recevra 943 millions, soit 97% du montant de sa demande de paiement.” Comme annoncé, la Belgique tient ses engagements dans le cadre du Plan de relance et recevra bien la quasi-totalité des moyens attendus, se félicite Thomas Dermine. Cela démontre la qualité du travail réalisé jusqu’ici et je me réjouis que la Commission le reconnaisse. Ce signal positif nous permet de poursuivre la mise en œuvre des projets prioritaires du Plan comme l’îlot énergétique en mer du Nord ou encore la dorsale pour l’hydrogène.”

Les pensions en question

La réforme des pensions réalisée par le gouvernement De Croo ne satisfait pas les autorités européennes. Mais faute de validation par la Commission européenne, cela “affectera moins de 5% de la tranche”, soutenait Thomas Dermine en avril dernier. C’est cet ordre de grandeur-là qui se confirme. Il reste toutefois un mois de négociation entre la Commission et l’Etat.

Concrètement, on parle de 658 millions d’euros nets octroyés pour cette première tranche, mais des avances ont déjà été versées. L’ensemble des tranches, qui s’échelonneront jusqu’à 2026, permettent la réalisation des projets soumis par les États membres à la Commission européenne. En tout, notre pays devrait recevoir quelque 5,3 milliards d’euros. Bien plus qu’un détail, donc.

Le coût de l’augmentation du montant de la pension minimum, initiée en début de législature, n’a pas été compensé par les deux mini-réformes réalisées en cours de législature, la première prévoyant en outre un bonus en fin de carrière pour encourager le maintien au travail. La limitation de la péréquation des pensions de fonctionnaires et le relèvement de la contribution de solidarité des pensions élevées n’ont pas suffi à convaincre la Commission.

La Belgique dispose d’un mois pour répondre à la Commission. Il reste une possibilité pour notre pays d’éviter l’écueil, cela fera inévitablement partie des négociations du nouveau gouvernement fédéral.

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