L’industrie wallonne de l’armement a connu une année 2024 difficile. Les exportations d’armes wallonnes ont reculé de 32 % pour s’établir à 860,7 millions d’euros. Une contre-performance notable, à rebours de la tendance observée en Europe, alors même que la guerre en Ukraine et la montée des tensions internationales favorisaient un mouvement de réarmement sur le continent.
La Région wallonne a délivré 1.618 licences d’exportation au cours de l’année selon l’Echo. Parmi elles, 633 étaient destinées à des clients publics et 985 à des acteurs privés. Ce contraste illustre le rôle croissant des intermédiaires privés dans la circulation des armes produites en Belgique.
Une comparaison avec la Flandre pas vraiment avantageuse
La comparaison avec la Flandre souligne encore davantage ce recul. Moins connue pour son industrie de la défense, la Région flamande a pourtant vu la valeur de ses exportations d’armes grimper de près de 60 %, atteignant 140 millions d’euros en 2024 contre 87,4 millions un an plus tôt.
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Malgré cette baisse, la Wallonie demeure un acteur clé du commerce international de l’armement. Ses principaux clients restent européens : la France, première destination avec 97,6 millions d’euros, suivie de l’Italie (83,2 millions), de l’Allemagne (77,8 millions) et du Royaume-Uni (52,4 millions). Hors Europe, les États-Unis occupent la cinquième place avec 47,6 millions d’euros de commandes.
Cette évolution soulève des questions sur la capacité de l’industrie wallonne de la défense à maintenir sa compétitivité dans un secteur marqué par une forte concurrence internationale et par les pressions géopolitiques liées aux conflits en cours.