Entreprises et enseignement peuvent s’améliorer en coopérant: trois propositions concrètes qui viennent de Flandre

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Plus un enseignement est bon, plus l’économie se développe et prospère. Mais l’inverse est également vrai, malheureusement. Maintenant que la qualité de notre enseignement est en chute libre, les employeurs proposent des solutions pour mieux préparer nos étudiants au marché du travail. Un cadre flexible en est le fil conducteur.

L’enseignement prépare-t-il suffisamment les étudiants à un emploi dans le monde des affaires ? Le Voka pense que non. C’est ce qui ressort d’un document publié par l’organisation patronale flamande avant les vacances d’été. Son auteur, Jonas De Raeve (directeur des intérêts généraux du Voka Limburg) explique : “Pour que le marché du travail fonctionne bien, il est nécessaire que la qualité de l’enseignement reste à la hauteur. Si on compare avec les autres pays, nous avons régressé ces dernières années. Et donc cela exerce une pression sur le marché du travail et, en fin de compte, c’est également mauvais pour l’économie. La recherche montre un lien entre la croissance économique et les résultats des tests PISA” (Program for International Student Assessment), une étude à grande échelle sur les connaissances et les compétences des jeunes de 15 ans, ndr).

Il s’inquiète non seulement de la chute de qualité de l’enseignement, mais aussi du fait que trop peu d’étudiants suivent une filière STEM (science, technologie, ingénierie, mathématiques). Seuls 20 % des élèves chez nous obtiennent un diplôme dans une telle discipline. En Allemagne, ce chiffre est de 35 %. “La numérisation et l’urgence climatique laissent supposer que nous avons besoin de plus en plus de personnes ayant des compétences STEM.

En Flandre, le Voka préconise, entre autres, une plus grande coopération entre les écoles et les entreprises. Par exemple, en incluant des chefs d’entreprise dans les conseils d’administration des écoles, ou en mettant en place des stages pratiques en entreprise. “Des choses se mettent en place, mais elles sont encore assez limitées jusqu’à présent. C’est dû à l’autonomie limitée des écoles. Pour les directeurs d’école, il est plutôt complexe de coopérer pleinement avec des partenaires externes. En outre, l’idée prédominante est qu’une logique d’entreprise n’a pas sa place à l’école. Selon leur point de vue, l’éducation dépendant des institutions publiques, le monde des affaires ne devrait donc pas interférer avant la cérémonie de remise des diplômes. Nous pensons au contraire que rechercher une convergence mutuelle beaucoup plus tôt conduirait à des résultats passionnants.”

Trois leviers

Dans son étude, le Voka voit trois leviers très concrets pour améliorer notre éducation. La première est l’éducation à l’esprit d’entreprise. “Notre article était en premier lieu un appel du pied à nos propres membres pour qu’ils cherchent plus activement ces collaborations. Bien sûr, ce n’est pas toujours évident et cela demande un investissement supplémentaire, car il faut libérer des personnes et des ressources. Mais c’est payant à long terme.

L’organisation patronale flamande demande au gouvernement un cadre qui facilite cette interaction entreprises/enseignement. À l’heure actuelle, le paysage éducatif est strictement réglementé et fait souvent obstacle à une telle coopération. Dans l’enseignement technique et professionnel, en particulier, il existe pourtant des possibilités de coopération avec les entreprises. De plus M. De Raeve souligne que “même dans les matières les plus théoriques des flux d’apprentissage, un stage en entreprise peut être utile pour apprendre ce que l’on appelle les “soft skills”.

Le Voka préconise également les enseignants “hybrides”, des enseignants qui ont un pied dans la pratique et l’autre dans l’enseignement. “Cette combinaison est actuellement très difficile à réaliser”, explique M. De Raeve, “car soit vous choisissez la profession d’enseignant, soit vous choisissez une autre profession. Je pense que nous devons évoluer vers des contrats plus flexibles qui facilitent une telle combinaison.”

Un troisième levier est l’apprentissage mixte (ou double apprentissage). La Flandre se concentre déjà sur ce point, mais le système n’est pas très bien accueilli. “En effet”, soupire Vickie Dekocker, experte principale en éducation chez Agoria, la fédération des entreprises technologiques. “Nous avons essayé d’importer les exemples qui ont faits leurs preuves en Allemagne et en Scandinavie. Mais notre structure économique est complètement différente. Les grandes entreprises sont beaucoup moins nombreuses ici. Les PME représentent 80% du tissu économique. En outre, les règlementations en matière de double apprentissage font partie des compétences de l’éducation. Dans d’autres pays, elles font généralement de la politique de travail ou d’innovation.

Fragmentation

Dans la pratique, les règlementations concernant le double apprentissage s’avèrent souvent inapplicables. Vickie Dekocker plaide pour une plus grande flexibilité dans la réglementation. “La logique éducative est trop dominante maintenant”, dit-elle. “Dans le domaine de l’éducation, les niveaux de réussite finale s’appliquent à ce qu’une personne doit être capable de faire et de savoir. Le double apprentissage est considéré comme une méthode permettant d’atteindre ces objectifs mais d’une manière différente. Mais si les objectifs d’apprentissage sont définis de manière trop rigide, il est parfois difficile de les adapter à la réalité de l’entreprise.”

À Voka, De Raeve se rend compte que la route sera encore longue. “La fragmentation des ressources et de l’expertise joue un rôle”, dit-il. “Les écoles qui proposent le double apprentissage ne le choisissent généralement pas d’emblée. Souvent, ils continuent à proposer les cursus habituels, afin que les étudiants aient le choix. On constate que seuls quelques élèves optent alors pour cette proposition.”

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