Emploi: très légère embellie ou crise mondiale?
La confiance des employeurs belges oscille de trimestre en trimestre… Une fois à la baisse et cette fois-ci en légère hausse. La faute à la crise qui mine toujours le marché de l’emploi.
La confiance des employeurs belges oscille de trimestre en trimestre… Une fois à la baisse et cette fois-ci en légère hausse. La faute à la crise qui mine toujours le marché de l’emploi.
Rendez-vous trimestriel et radioscopie du marché de l’emploi, le baromètre de Manpower Group, affiche pour ce dernier trimestre 2014 une valeur légèrement positive (+3), en hausse de 4 points si on compare cette période aux périodes précédentes tant trimestrielle qu’annuelle.
En d’autres termes le marché de l’emploi en Belgique devrait terminer l’année 2014 sur une note légèrement positive en matière d’embauche. Sur les 751 employeurs interrogés par Manpower pour ce baromètre, ils sont 4% à prévoir des engagements d’ici la fin de l’année, 92% à ne rien changer à leurs effectifs actuels et seulement 1% à prévoir que des licenciements devront avoir lieu dans leur entreprise.
C’est à Bruxelles que les employeurs sont les plus optimistes quant aux perspectives d’embauche, 5% d’entre eux prévoient de recruter plus de personnel. La Flandre prolonge quelque peu cette tendance avec 4% de perspectives d’embauche. Par contre la Wallonie ne partage pas ce léger optimisme ; c’est une chute de 3 points d’un trimestre à l’autre et une perte de 6 points si on compare d’une année à l’autre…
Quant aux secteurs, les perspectives de recrutement s’améliorent dans six secteurs sur dix : seuls les secteurs du Commerce de gros et de détail, des Industries extractives et de l’Agriculture et Pêche affichent un tendance à l’embauche négative, tandis que c’est le statu quo dans le secteur de la Construction, pourtant bien malmené ces derniers temps.
Quant au niveau mondial, ce sont 65.000 employeurs dans 45 pays qui sont passés au crible. Et si à l’échelle mondiale, les employeurs anticipent une activité de recrutement moins dynamique que lors du trimestre précédent, comme le souligne le communiqué de ManpowerGroup, ils se montrent cependant nettement plus optimistes qu’à la même période l’an dernier: 29 pays et territoires enregistrent une hausse contre seulement 12 d’entre eux une baisse.
C’est toujours en Inde que les intentions de recrutement sont les plus marquées (+46), talonnée de près par Taiwan (+40), la Nouvelle-Zélande (+26) et le Japon (+18). Si, comme expliqué plus haut, les perspectives sont globalement positives dans notre pays, il n’en va pas de même en France (+1 seulement) et aux Pays-Bas (0). De tous les pays sondés, seuls cinq pays affichent des résultats négatifs : la Finlande (-1%), l’Irlande et la République tchèque (-2), l’Italie (-3) et l’Espagne (-4).
Un optimisme quelque peu tempéré par la Banque mondiale… Cette dernière a rendu publique une étude sur l’emploi au niveau mondial. Celle-ci indique que 600 millions d’emplois supplémentaires doivent être créés au niveau de la planète d’ici à 2030 pour faire face à l’augmentation de la population.
“Il y a peu de doute qu’il y a une crise généralisée de l’emploi”, a commenté Nigel Twose, directeur de la Banque mondiale chargé de cette question. “Comme l’indique clairement cette étude, il y a pénurie d’emplois, et d’emplois qualifiés”. Egalement préoccupant, “les inégalités salariales et de revenus se creusent au sein de nombreux pays du G20 en dépit de progrès dans certains pays émergents comme le Brésil et l’Afrique du Sud”, a ajouté Nigel Twose.
De manière générale, selon l’étude de la Banque mondiale, les créations d’emploi se portent mieux dans les pays émergents que les pays les plus avancés, grâce à des moteurs comme la Chine et le Brésil, mais les perspectives ne sont pas réjouissantes.
D’après le rapport réalisé conjointement avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), plus de 100 millions de personnes sont au chômage dans les pays du G20 tandis que 447 millions sont considérés comme des “travailleurs pauvres” vivant avec moins de deux dollars par jour. “Il n’existe pas de solution magique pour résoudre la crise de l’emploi”, a ajouté le responsable.
Et même si le baromètre de ManpowerGroup suggère une très légère embellie, même si cette dernière appelle à un peu d’optimisme sur le marché de l’emploi, cela ne signifie pas pour autant que la confiance est définitivement revenue. Un fait que ne manque pas de souligner Philippe Lacroix, Managing Director de ManpowerGroup BeLux, et de préciser que les résultats de l’enquête ne permettent pas de déceler une tendance en ce sens, ni dans notre pays, ni en Europe. “Les employeurs soufflent le chaud et le froid et restent focalisés sur le court terme dans un contexte toujours incertain, conclut-il. Deux facteurs pèseront encore sur leurs décisions d’embaucher au cours des prochains mois: d’une part, l’évolution de l’économie mondiale et du climat conjoncturel, et d’autre part, les mesures que prendront les différents gouvernements en faveur de l’amélioration de la compétitivité des entreprises.”
(avec Belga)
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