Environ 300 militants de la FGTB à Bruxelles pour dénoncer l’austérité budgétaire

La FGTB mène lundi diverses actions régionales dans les grandes villes de Belgique pour dénoncer les règles d’austérité budgétaire prises à l’échelle européenne. Par le biais de ces actions, organisées à quelques jours du “méga-scrutin” du 9 juin, la FGTB souhaite “envoyer un dernier message aux gens”, explique le président du syndicat socialiste, Thierry Bodson.

Environ 300 militants de la FGTB se sont rassemblés lundi matin à la place Jean Rey, à Bruxelles, pour protester contre les nouvelles règles d’austérité budgétaires européennes. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre d’une journée d’actions nationale, le syndicat socialiste ayant également mobilisé ses troupes aux quatre coins du pays, de Mons à Genk, en passant par Namur, Liège, Verviers, Alost et Courtrai.

L’objectif des actions de la FGTB est de dénoncer les règles d’austérité budgétaire européennes, mettre en avant certaines mesures avancées par la FGTB, comme l’impôt sur la fortune, et avertir sur les “pièges de l’extrême-droite”.

Brandissant des pancartes aux slogans tels que “Pas touche à nos services publics” ou encore “Le social c’est vital, des moyens maintenant !”, les manifestants ont exprimé leur mécontentement face aux nouvelles règles d’austérité européennes, qui ont été votées fin avril par le Parlement européen. Ces dernières visent à garantir le redressement des finances publiques des États membres et limitent pour chaque pays le déficit des administrations publiques à 3% du PIB et la dette à 60%.

Des mesures déconnectées de la réalité socio-économique

D’après la FGTB, ces nouvelles mesures sont “totalement déconnectées de la réalité socio-économique des pays auxquels elles s’appliquent”. Pour la Belgique, cela signifierait un effort budgétaire “insoutenable”: 7 milliards dès 2025, 14 en 26, 21 en 27 et, pour finir 28 en 2028. Le syndicat craint en effet des coupes drastiques dans les services publics, la sécurité sociale et les pensions.

Économiser près de 30 milliards d’euros par an à l’horizon 2028 “représente près de la moitié les dépenses de retraite, qui s’élèvent actuellement à 69 milliards d’euros par an, et à plus du double du budget total des pensions publiques, qui atteint 13,7 milliards d’euros annuellement. C’est également sept fois la dotation annuelle des chemins de fer, 10 fois le budget annuel de la police fédérale et locale, et trois fois le budget annuel des hôpitaux”, a expliqué Françoise Lepoivre, secrétaire générale de la FGTB Bruxelles.

Dénoncer les “fake news”

“Si le prochain gouvernement applique uniquement des réductions de dépenses, la cure d’austérité sera très douloureuse pour les travailleuses et travailleurs, la population et les ménages”, souligne la FGTB.
“On veut retaper sur le clou des règles budgétaires européennes”, avance Thierry Bodson. “Quand vous entendez les partis de gauche qui veulent réduire de 10% les dépenses de l´État, ce sont des dépenses en moins pour les pensions, les hôpitaux, etc. Imaginez le carnage”. Le syndicat socialiste compte aussi dénoncer des affirmations de la campagne électorale de la “famille libérale”, qu’il qualifie de “fake news”.

On ne s’attaque pas à l’effort et au travail. C’est faux”, assure M. Bodson, en référence à l’impôt sur la fortune. Le président de la FGTB souligne également que certaines mesures proposées par les libéraux comme l’augmentation du salaire net pour les bas et moyens salaires sans toucher au salaire brut “sont mathématiquement impossibles”.

Mobilisation devant le MR contre la limitation des allocations de chômage dans le temps

Environ 80 personnes se sont rassemblées lundi matin devant le siège du Mouvement Réformateur (MR), à Bruxelles, pour dénoncer la volonté du parti libéral de limiter les allocations de chômage dans le temps. À l’initiative du syndicat chrétien (CSC), la mobilisation entendait démentir cette “fausse bonne idée” à l’approche des élections du 9 juin.

Selon le syndicat, cette limitation après 24 mois reviendrait à dénaturer la finalité-même de la sécurité sociale. “La limitation dans le temps ne mène pas automatiquement à l’emploi s’il n’existe pas”, ajoute le syndicat. Il déplore l’idée reçue selon laquelle il suffirait aux personnes au chômage de se diriger vers les emplois connaissant des difficultés de recrutement – cela sans prendre en compte la “complexité de la réalité”.

De mauvaises conditions de travail

“Les difficultés de recrutement ou le maintien à l’emploi relèvent davantage de mauvaises conditions de travail, de salaires trop faibles, d’un management qui rend malade, ou encore du manque de sens dans des métiers où seule la dimension marchande compte”, pointe la CSC.

Les mesures d’austérité ne représentent pas une solution “face aux nombreux besoins sociaux”, ajoute le syndicat, considérant les services publics et la sécurité sociale essentiels à la démocratie. “Or, l’exclusion affaiblit le processus démocratique et impacte tous les membres de notre société, avec et sans emploi”.

Pour lutter contre le chômage, seule la réduction collective du temps de travail et la création de “vrais” emplois peuvent jouer un rôle déterminant, avance la CSC. “De nombreuses études, dont celle récemment publiée par l’Onem, démontrent que les sanctions et exclusions du chômage ne mènent ni à l’emploi ni vers plus de qualifications.” Limiter ces allocations dans le temps mettrait à mal le système de solidarité, selon le syndicat, et engendrerait un transfert de personnes et de familles qui se retrouveront au CPAS ou sombreront davantage dans la pauvreté.

Un rassemblement sera notamment organisé à Mons, où toutes les régionales FGTB du Hainaut seront réunies et le président du syndicat socialiste prendra la parole sur la Grand’ place. À Namur, des tracts seront distribués à la gare, devant l’Onem et devant l’hôpital, un cortège et une action “surprise” s’ensuivront.

Des rassemblements seront également organisés à Liège, sur la place Saint-Paul. À Verviers, des militants partiront de la gare pour rejoindre le palais de justice et l’Hôtel de ville. Des actions seront également menées dans les villes d’Alost, Courtrai et Genk.

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