Discours de Jerome Powell à Jackson Hole ce vendredi, à quoi faut-il s’attendre ?

Jerome Powell © reuters

Le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, prendra la parole lors d’une conférence sur la politique monétaire ce vendredi. Son intervention de l’année dernière était particulièrement sévère, et les marchés ont plongé. La mémoire en reste vive : les marchés, en attendant que Powell prenne la parole, sont déjà en baisse. Mais à quoi faut-il s’attendre ? Et pour la présidente de la BCE Christine Lagarde, qui se prononcera également ?

Le symposium de Jackson Hole, une conférence économique organisée tous les ans par la Fed, connaîtra son point fort ce vendredi avec la prise de parole du président de l’institution monétaire, Jerome Powell. Il prendra le micro à 16h05 précises (heure belge).

À quoi faut-il s’attendre ?

L’inflation est en baisse (après un léger rebond, elle affiche 3,2% en juillet) aux États-Unis et pour l’instant, l’économie tient bon (taux de croissance de 2,4% lors du deuxième trimestre). Alors que le risque de la hausse des taux d’intérêt, mesure pour lutter contre l’inflation, est justement que l’économie puisse subir des forts ralentissements. Le marché de l’emploi tient le coup lui aussi : les embauches continuent de s’étendre et le taux de chômage est très bas (3,5% en juillet).

D’aucuns osent ainsi imaginer qu’un “atterrissage en douceur” est donc possible (c’est-à-dire freiner l’inflation sans faire dérailler l’économie). Ainsi, de nombreux observateurs s’attendent à un discours modéré ou circonspect de Powell, où il énonce sa vision de l’état la situation, rapporte CNBC.

Sans annoncer que d’autres hausses seraient nécessaires, comme c’était le cas l’année dernière, lorsqu’un Powell sévèrissime apparaissait sur scène. Le fait que les hausses des taux d’intérêt arrivent en fin de parcours joue sans doute en faveur de cette attente.

“Je pense qu’il va jouer le plus possible dans le milieu du terrain”, explique Joseph LaVorgna, économiste en chef chez SMBC Nikko Securities America, au média américain. “Cela lui donne plus d’options. Il ne veut pas s’enfermer dans un coin d’une manière ou d’une autre”.

Les marchés sont dans l’expectative

Le discours “faucon” de l’année dernière reste un mauvais souvenir pour les marchés boursiers. Ce jour-là, le S&P 500 a perdu près de 3,5%. Cette semaine, les marchés sont dans l’attente de ce discours. Et même s’ils imaginent qu’il sera circonspect, ils sont dans le rouge.

Ce jeudi, Nvidia a par exemple annoncé des résultats flamboyants. C’est notamment l’intelligence artificielle qui procure ces bons chiffres au groupe, comme il produit des puces spécialisées. Signe que l’IA, en plein boom à la bourse depuis le début de l’année, peut déjà rapporter. En temps normal, ces résultats, très attendus, auraient porté les indices vers le haut. Mais le S&P 500 a clôturé à -1,35%.

Ce vendredi matin, les bourses européennes sont également dans le rouge, en attendant Jerome Powell. Pareil en Asie.

Et pour Christine Lagarde ?

La présidente de la Banque centrale européenne s’exprimera elle aussi à Jackson Hole. Son intervention aura lieu ce soir à 21h (heure belge). Là aussi, le monde économique ne s’attend pas à un message “faucon” – l’inflation est encore plus élevée en zone euro (5,3%) et la croissance économique bat de l’aile (0,3%).

“La présidente de la BCE, Christine Lagarde, est probablement confrontée à une tâche plus difficile que son homologue américain aujourd’hui. Les derniers indices PMI ont confirmé que l’économie de la zone euro se dirigeait vers une période de croissance molle, ce qui rend désormais toute déclaration hawkish (faucon) plus difficile à vendre”, écrivent les analystes d’ING dans une note.

Dans tous les cas, son intervention alimentera le débat sur la pause dans la hausse des taux européens, ou pas, lors de la réunion de septembre.

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