Des solutions à la crise: les indépendants et PME ont-ils intérêt à réduire ou cesser leur activité?
“Nous encourageons à continuer de travailler, mais il s’agira aussi d’accompagner quand cela tournera mal”, souligne Pierre-Frédéric Nyst, président de l’UCM.
Pendant deux semaines, Trends Tendances pose des questions très concrètes concernant la crise énergétique et économique.
Une solution pour les indépendants et PME serait-elle de réduire son activité?
“En tant qu’organisation interprofessionnelle, nous souhaitons avoir un discours collectif, ce qui n’est pas forcément évident parce que la situation de l’un n’est pas forcément celle de l’autre, répond Pierre-Frédéric Nyst, président de l’Union des Classes moyennes (UCM). Il faut du sur-mesure.
Nous avons toutefois travaillé à une check-list pour conseiller les indépendants et les PME afin de les aider à continuer leur activité: contacter son fournisseur d’énergie, négocier des plans d’apurement, contacter son banquier… C’est bel et bien dans une logique de continuité de l’activité. Le chiffre d’affaires n’est pas impacté, ce sont essentiellement les charges qui deviennent plus lourdes. Les loyers pourraient, à terme, poser un problème une raison de l’indexation – c’est le tueur silencieux -, mais le problème principal du moment concerne les fournisseurs d’énergie. On travaille surtout pour payer cela.
Nous ne sommes donc pas dans une logique d’arrêt définitif ou temporaire. On pourrait, à la limite, profiter des mesures de chômage économique pour mettre une partie de son personnel à l’arrêt, mais on n’est pas tellement favorable à cela.
Pour l’instant, ce n’est donc pas une demande de notre part, que du contraire.
Mais à côté de la grande majorité de ceux qui continuent à bosser, il y en a qui décident toutefois d’arrêter. Parfois de façon un peu épidermique: c’est le cas de cette boulangerie qui reçoit un coup de téléphone relatif à sa facture d’énergie décide d’arrêter du jour au lendemain. Depuis, celle-ci a trouvé une solution avec une communauté d’énergie. Il y aura encore d’autres réactions de ce type et elles sont compréhensibles. C’est pour cela que chez UCM, nous travaillons sur la santé mentale et morale des indépendants pour ne pas prendre des décisions irréversibles, que ce soit arrêter tout, ne plus payer ses factures, voire mettre fin à ses jours.
Mais il y a des indépendants plus âgés qui comptaient arrêter prochainement et qui n’ont pas l’énergie de se battre pour continuer. C’est notre devoir d’accompagner ceux qui veulent réduire ou arrêter leur activité. Ce n’est heureusement pas la majorité, mais rendez-vous dans un mois ou deux : on risque de se rendre compte qu’il y en aura davantage.
Les franchisés alimentaires ont mis en garde contre le fait qu’en janvier, 20 à 30% d’entre eux pourraient arrêter. Chaque mois qui passe, ils mangent leur marge bénéficiaire. Il y a un moment où cela s’arrêtera. Qui plus est, il ne faut pas oublier que le moratoire des faillites est toujours plus ou moins en cours, avec un moratoire de fait sur le plan énergétique, mais cela ne va pas durer.
Pour l’instant, nous encourageons à continuer de travailler, mais il s’agira aussi d’accompagner quand cela tournera mal.”
Des solutions à la crise
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