Des solutions à la crise: faut-il renégocier les contrats avec les fournisseurs d’énergie?
“La priorité, c’est de garder le contact avec son fournisseur d’énergie, insiste Pierre-Frédéric Nyst, président de l’UCM. Il ne faut absolument pas faire l’autruche. Mais renégocier un contrat, ce n’est pas évident.”
Pendant deux semaines, Trends Tendances pose des questions très concrètes concernant la crise énergétique et économique.
Faut-il renégocier les contrats avec les fournisseurs d’énergie?
“La priorité, c’est de garder le contact avec son fournisseur d’énergie, insiste Pierre-Frédéric Nyst, président de l’Union des Classes moyennes (UCM). En d’autres termes, cela signifie qu’il faut ouvrir les factures, les payer ou, si ce n’est pas possible, prendre contact pour établir un plan d’apurement.
Il ne faut absolument pas faire l’autruche. Je ne pourrais jamais sauver ceux qui se cachent la réalité. En Italie, les gens allaient sur les places pour brûler leurs factures avec un briquet: à ne pas faire, bien évidemment!
Nous sommes en contact avec la Febeg (Fédération belge des entreprises énergétiques) depuis deux mois, nous avons beaucoup de réunions. Ils ont des difficultés qui sont audibles, d’autres qui le sont moins. Mais nous voulons garder ce contact et conserver la possibilité d’établir des plans d’apurement, dans le cadre duquel les fournisseurs se contentent, dans un premier temps, de l’acompte historique.
Nous voulons vraiment qu’ils ne citent pas en faillite, et c’est le cas jusqu’ici. Si on ne paye plus, ils mettent normalement fin au contrat et ils assignent devant le tribunal en exécution et paiement de la facture. Mais ce ne sont pas eux qui sont les rapporteurs d’affaires devant les tribunaux de commerce. En cas de rupture de contrat, Ores vient plomber le compteur et Elia vérifie que le consommateur a bien son compteur coupé pour réguler le réseau.
Bien sûr, garder un contact, c’est moins fort que renégocier un contrat. Si vous parvenez à renégocier un contrat, bravo, c’est intéressant, mais ce n’est pas évident. Même pour une boulangerie dont la facture explose, littéralement. Par contre, nous nous battons pour que quand on change de fournisseur, on ne soit pas obligé d’avancer une garantie équivalente à plusieurs mois d’acompte. Nous avons bon espoir d’obtenir une solution en ce sens.
Une autre solution serait que chaque fournisseur soit en mesure de proposer au moins une formule de contrat fixe. Dans le secteur alimentaire, en janvier, une grande majorité perdra son contrat fixe et passera en contrat variable. C’est un moment compliqué où tous les coûts vont exploser.
Par ailleurs, il est fondamental que cette crise résonne comme un électrochoc. Tout le monde prend conscience de la nécessité d’installer des panneaux photovoltaïques et de travailler à une transition énergétique.
Fondamentalement, il faut agir pour que l’on n’ait plus jamais des factures à ce point élevées. C’est la responsabilité des politiques, mais c’est aussi celle des entreprises. Il faut aller vers la sobriété énergétique, tout en prévoyant des investissements.”
Des solutions à la crise
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici