De Wever entre trois feux: la Belgique attaquée, le budget bloqué et le MR à l’attaque en Flandre

Georges-Louis Bouchez et Bart De Wever au parlement, en septembre. BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Sur fond de drones et de cyberattaques, le gouvernement fédéral pourrait recevoir du temps. Certains évoquent un report jusqu’à Noël. La stratégie libérale ne cesse d’interroger, le regard tourné vers la Flandre où Georges-Louis Bouchez drague les entrepreneurs et irrite la N-VA. Des élections anticipées sont-elles vraiment impossibles?

Et si le budget fédéral était finalement reporté… à Noël? Ou en décembre, à tout le moins, après un passage du Premier ministre, Bart De Wever, par le Palais.

La thèse circule depuis quelques jours dans les rangs gouvernementaux et se trouve accréditée par les événements.

Sous la pression des drones qui se multiplient au-dessus des bases et des aéroports, pour ne pas parler des cyberattaques, un Conseil national de sécurité est convoqué jeudi matin, le jour même de l’expiration de l’ultimatum lancé par Bart De Wever. Avec le pays “sous attaque”, difficile de démissionner ou, pour le Palais, d’accepter une démission.

Une prolongation s’imposera d’elle-même, alors qu’elle était peut-être déjà prévue. Tout serait déjà écrit? Le narratif serait de dire que la responsabilité s’impose, qu’il y a des réformes engrangées (un accord partiel?) et qu’il faut serrer les rangs.

MR Vlaanderen

La “stratégie du chaos” du MR ne cesse toutefois d’interroger. Son président, Georges-Louis Bouchez, se montre inflexible sur le “no tax” et bouleverse son agenda pour porter les négociations bruxelloises. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin (MR), est celui qui provoque le Conseil national de sécurité.

Dans ce même espace-temps très resserré, la passe d’armes sur le budget entre GLB et la présidente de la N-VA, Valerie Van Peel, n’est pas passée inaperçue. Le libéral s’est même autorisé à critiquer la stratégie budgétaire du gouvernement flamand.

Sa volonté d’installer le MR in Vlaanderen irrite ses partenaires. Sauf s’il venait à l’annuler, Georges-Louis Bouchez doit s’exprimer ce mercredi soir devant des entrepreneurs de l’Unizo en Flandre orientale. Inutile de dire que cela passe mal chez certains.

Cela fait partie d’un “tour de Flandres” entamé voici des mois, mais le moment est évidemment symbolique: le MR porte un discours “thatchérien” avec son “no tax”, diminution des dépenses, création de richesses…

Des élections législatives anticipées? A priori, cela semble impossible. Aucun parti au pouvoir n’a intérêt à retourner devant les électeurs en ce moment.

Mais y’aurait-il tout de même une intention de préparer le moment éventuel où la prise serait retirée? Dans les rangs libéraux, on se dit conscient que l’on risque de perdre quelques plumes en Wallonie ou à Bruxelles, mais que les députés conquis en Flandre compenseraient ces pertes.

Qui plus est, une destinée nationale s’ouvrirait pour un certain président qui y pense en se rasant le matin.

Politique fiction ou rêve de grandeur?

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