De Wever devrait aller chez le Roi, jeudi: le budget reste bloqué et le MR irrite la N-VA

Georges-Louis Bouchez et Bart De Wever au parlement, en septembre. BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Sur fond de drones et de cyberattaques, le gouvernement fédéral ne sort pas du noeud budgétaire. Une réunion du sommet de la N-VA décide: le Premier ministre devrait aller jeudi au Palais. Va-t-il recevoir du temps? Certains évoquent un report jusqu’à Noël. La stratégie libérale ne cesse d’interroger, le regard tourné vers la Flandre où Georges-Louis Bouchez drague les entrepreneurs. Des élections anticipées sont-elles vraiment impossibles?

Cela coince toujours sur le budget. Il semble désormais pratiquement sûr que le Premier ministre, Bart De Wever, ira au Palais jeudi. Pour démissionner ou pour faire état de la crise.

Les réunions bilatérales de ce mercredi se sont terminées sans résultat. Dans la foulée, le top de la N-VA s’est réuni autour de Bart De Wever: le vice-Premier Jan Jambon, Theo Francken (Défense), Anneleen Van Bossuyt (Migration) et Valerie Van Peel, la présidente du parti.

Dramatisation ou crise annoncée ?

Sous la pression des drones qui se multiplient au-dessus des bases et des aéroports, pour ne pas parler des cyberattaques, un Conseil national de sécurité est pourtant convoqué jeudi matin, le jour même de l’expiration de l’ultimatum lancé par Bart De Wever. Avec le pays “sous attaque”, difficile de démissionner ou, pour le Palais, d’accepter une démission.

Et si le budget fédéral était finalement reporté… à Noël? Ou en décembre, à tout le moins, après un passage du Premier ministre, Bart De Wever, par le Palais. “Tout le monde dit depuis des semaines que le timing est trop serré, que ce sera pour fin novembre ou décembre”, entend-on.

On nous rappelle, aussi, que les Premiers ministres Jean-Luc Dehaene (CD&V) et Elio Di Rupo (PS) avaient eux aussi, dans des épisodes budgétaires compliqués, fait un détour par le Palais de façon quelque peu théâtrale.

La thèse circule depuis quelques jours dans les rangs gouvernementaux et se trouve accréditée par les événements. Mais en l’état, la crise couve toujours. Pourquoi?

MR Vlaanderen

La “stratégie du chaos” du MR ne cesse toutefois d’interroger. Son président, Georges-Louis Bouchez, se montre inflexible sur le “no tax” et bouleverse son agenda pour porter les négociations bruxelloises. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin (MR), est celui qui provoque le Conseil national de sécurité.

Dans ce même espace-temps très resserré, la passe d’armes sur le budget entre GLB et la présidente de la N-VA, Valerie Van Peel, n’est pas passée inaperçue. Le libéral s’est même autorisé à critiquer la stratégie budgétaire du gouvernement flamand.

Sa volonté d’installer le MR in Vlaanderen irrite ses partenaires. Sauf s’il venait à l’annuler, Georges-Louis Bouchez doit s’exprimer ce mercredi soir devant des entrepreneurs de l’Unizo en Flandre orientale. Inutile de dire que cela passe mal chez certains.

Cela fait partie d’un “tour de Flandres” entamé voici des mois, mais le moment est évidemment symbolique: le MR porte un discours “thatchérien” avec son “no tax”, diminution des dépenses, création de richesses…

Vers des élections ?

Des élections législatives anticipées? A priori, cela semble impossible. Aucun parti au pouvoir n’a intérêt à retourner devant les électeurs en ce moment.

Mais y’aurait-il tout de même une intention de préparer le moment éventuel où la prise serait retirée? Dans les rangs libéraux, on se dit conscient que l’on risque de perdre quelques plumes en Wallonie ou à Bruxelles, mais que les députés conquis en Flandre compenseraient ces pertes.

Qui plus est, une destinée nationale s’ouvrirait pour un certain président qui y pense en se rasant le matin.

Politique fiction ou rêve de grandeur?

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