De Wever “déteste les révolutions” et ne voit pas Magnette comme Premier ministre. Mais…
Le président de la N-VA se veut partisan d’une “nouvelle Belgique” et réitère son souhait de devenir Premier ministre. Mais une Vivaldi élargie reste le scénario le plus plausible et les centristes ont une belle carte à jouer pour le Seize.
Bart De Wever, président de la N-VA, rêve tout haut du poste de Premier ministre. “Je veux pouvoir fixer moi-même l’agenda du gouvernement“, dit-il en réitérant son offre de service à l’hebdomadaire Humo. Ce faisant, il confie que le fait d’avoir cédé la fonction à Charles Michel (MR) lors de la Suédoise n’était pas le meilleur choix. Regrets éternels.
Au passage, il étrille également Paul Magnette, président du PS, candidat auto-déclaré pour le Seize: “On ne peut pas lui faire confiance à cause de son impulsivité et de la façon dont il se laisse bousculer par le PTB. Il ne pourra jamais transcender son parti. Cela dépendra donc de moi, en tant que leader – je l’espère – de la plus grande faction.”
Et Bart De Wever de rassurer les francophones: une rupture menée avec le Vlaams Belang n’est pas à son agenda: “Déclarer la révolution avec Tom Van Grieken ? Je déteste les révolutions, elles n’apportent que chaos et pauvreté.” Dont acte. Le leader nationaliste rêve d’une “nouvelle Belgique”, met la rigueur budgétaire et la sauvegarde de la prospérité flamande en tête des priorités.
Vers une Vivaldi élargie?
Fort bien. Mais le président de la N-VA n’a-t-il pas ses plus belles heures derrière lui? Son parti est en léger recul dans les sondages, autour des 20%, loin d’un Vlaams Belang que l’on annonce triomphant. Autrement dit, l’actuel bourgmestre d’Anvers ne sera peut-être pas en mesure d’imposer ses vues. D’autant qu’un Vlaams Belang très fort risque de le mettre sous pression en interne, tant à cause d’un résultat décevant qu’en raison de la volonté qu’auront certains de briser le cordon sanitaire.
Lors d’un récent débat télévisé, l’actuel Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), et Paul Magnette ont, eux, témoigné d’une volonté de prolonger éventuellement la Vivaldi actuelle. Mathématiquement, socialistes, libéraux, écologistes et CD&V auraient sans doute besoin de l’appui des Engagés, mais Maxime Prévot répète à l’envi que son parti veut “revenir aux manettes”. Jouable.
Au sein d’une Vivaldi élargie, Paul Magnette pourrait revendiquer le poste de Premier ministre, mais en payant le prix sur le fond. Dans une telle configuration, les centristes chrétiens flamands ou ex-humanistes francophones auraient dès lors une belle carte à jouer. Et si le CD&V et les Engagés terminaient leur traversée du désert en marchant dans les pas des Martens, Dehaene, Leterme et Van Rompuy?
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