De Péruwelz à Liège : un axe de précarité confirmé par l’enquête de l’IWEPS

Population vunérable
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Les communes wallonnes dont les populations sont les plus vulnérables, notamment en matière d’accès aux soins de santé, à l’éducation et au logement, se situent principalement le long d’un axe allant de Péruwelz (Hainaut) à Liège.

C’est ce qui ressort de l’indicateur ISADF, établi par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS). Plusieurs communes de l’ancien bassin industriel wallon sont particulièrement concernées, tout comme certaines entités rurales situées au sud de plusieurs provinces.

Entre la mi-septembre et la fin de l’année 2024, l’IWEPS a mené une enquête auprès de 102 000 citoyens dans toutes les communes francophones de Wallonie. Au total, 24 087 réponses exploitables ont été récoltées, soit un taux net de réponse de 23,61 %. Le questionnaire invitait les citoyens (hors Communauté germanophone) à se prononcer sur treize indicateurs, dont le logement, la santé, les revenus et l’éducation.

Concernant les revenus, la carte élaborée par l’IWEPS met en lumière une situation particulièrement préoccupante dans quatre agglomérations et leurs environs : Charleroi, Liège, Verviers et l’ouest du Borinage (région de Mons). À un degré moindre, certaines communes rurales du sud du Hainaut et de la province de Namur sont également touchées.

Les scores les plus élevés

À l’inverse, les communes présentant les scores les plus élevés — et donc les risques les plus faibles en matière d’accès à un revenu digne — sont réparties sur l’ensemble du territoire wallon, avec une concentration plus marquée dans les provinces de Namur, Liège, Brabant wallon et Luxembourg. Il s’agit principalement de communes rurales.

Un constat similaire peut être dressé pour d’autres droits fondamentaux tels que l’accès à une alimentation suffisante et adéquate, à la sécurité sociale, à l’éducation, au logement et à l’emploi.

En matière de santé, les zones rurales des provinces de Hainaut, Namur et Luxembourg affichent les scores les plus faibles. Toutefois, les centres urbains ne sont pas épargnés : des résultats préoccupants sont également observés à Charleroi, Fleurus, La Louvière et Flémalle.

Plus préoccupant encore, la province de Hainaut se distingue négativement en matière d’accès à un environnement et à un cadre de vie sain. La majorité de ses communes présentent des scores nettement inférieurs à ceux des provinces voisines, à l’exception de la Botte du Hainaut.

Parmi les nouveaux indicateurs introduits dans cette édition de l’ISADF, le droit à l’épanouissement social et culturel offre également un éclairage peu rassurant. À l’exception du Brabant wallon et de certaines communes du nord de la province de Namur, ce droit apparaît comme faible, voire très faible, sur l’ensemble du territoire wallon, avec de véritables « déserts » identifiés dans le sud des provinces de Hainaut et de Namur.

Développé par l’IWEPS depuis 2008, l’ISADF propose un cadre harmonisé d’indicateurs mesurant l’accès effectif de la population de chaque commune francophone de Wallonie à plusieurs droits fondamentaux.

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