Croissance américaine : un rebond économique plus fort que prévu malgré les tensions douanières

Drapeau américain et dollar
© Getty Images

Portée par une consommation des ménages solide et un ralentissement des importations, l’économie américaine a enregistré une croissance annualisée de 3 % au deuxième trimestre. Un résultat nettement supérieur aux attentes, en dépit d’un contexte commercial instable.

Après un début d’année marqué par un repli du PIB, l’économie des États-Unis a surpris positivement au deuxième trimestre. Selon les chiffres publiés mercredi par le département du Commerce, le produit intérieur brut a progressé de 0,7 % par rapport au trimestre précédent, ce qui correspond à un rythme annualisé de 3 %. Cette performance dépasse nettement les prévisions des analystes, qui anticipaient une hausse de 2,3 % selon le consensus de MarketWatch.

Ce rebond intervient après une contraction de 0,5 % au premier trimestre, due à un phénomène ponctuel : de nombreuses entreprises avaient massivement importé en début d’année afin d’anticiper l’effet des hausses de droits de douane initiées par l’administration Trump, réélue pour un second mandat en janvier.

Un environnement commercial volatil

Ce deuxième trimestre s’est déroulé dans un climat d’incertitude commerciale prolongée. Les entreprises ont dû composer avec des annonces douanières contradictoires, des tensions commerciales vives entre Washington et Pékin suivies d’accalmies partielles, et des négociations agitées avec Bruxelles, Ottawa ou encore Mexico.

Dans ce contexte, les exportations américaines ont enregistré un léger recul, mais les importations ont diminué bien plus fortement que prévu, après leur envolée au trimestre précédent. Cette baisse des importations a mécaniquement contribué à améliorer le solde net des échanges et donc à soutenir la croissance globale.

Par ailleurs, la consommation des ménages, pilier traditionnel de la croissance américaine, s’est maintenue à un bon niveau. Malgré un environnement international incertain, les dépenses des ménages ont continué à progresser, attestant d’un marché de l’emploi toujours solide et de revenus stables.

Des investissements d’entreprises en recul

En revanche, les investissements des entreprises ont marqué le pas sur la période, conformément aux anticipations des économistes. L’instabilité des règles commerciales, combinée à l’absence de visibilité sur la politique douanière de l’administration américaine, a incité les entreprises à la prudence.

Ce repli de l’investissement privé constitue un signal d’alerte, qui pourrait affecter la dynamique économique des trimestres suivants si le climat de confiance ne se rétablit pas rapidement.

Alors que les tensions commerciales restent vives et que les ajustements de stocks liés aux politiques douanières continuent de brouiller les signaux conjoncturels, la solidité de la demande intérieure demeure le principal soutien de la croissance américaine. Le prochain trimestre permettra de mesurer si ce rebond s’inscrit dans une tendance durable ou s’il s’agit d’un simple rattrapage après un début d’année perturbé.

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