Mercredi soir, Michel De Maegd a choisi les réseaux sociaux pour dire tout haut ce qu’il reproche à son parti. L’ancien journaliste, aujourd’hui parlementaire MR, accuse Georges-Louis Bouchez d’installer « une dérive autocratique inquiétante » au sommet du mouvement.
Dans un long message, il raconte avoir été empêché de participer au débat QR de la RTBF, où il devait intervenir comme vice-président de la Commission des Relations extérieures à propos de la reconnaissance de la Palestine. « Au dernier moment, le président de mon parti m’a imposé de ne pas m’y rendre, estimant que je ne représente pas la ligne du parti sur ce point », écrit-il.
Le ton est grave. « Je ne peux que m’indigner face à cette dérive autocratique inquiétante et à la mainmise présidentielle sur la démocratie interne », poursuit-il, dénonçant l’interdiction faite à un élu de s’exprimer alors qu’il défend, selon lui, la position déjà validée par les représentants gouvernementaux du MR.
Un appel au sursaut démocratique
De Maegd refuse de se taire : « Se taire serait céder à l’oppression. Le dénoncer, c’est rester fidèle à ma dignité et aux valeurs qui fondent mon engagement politique. » Dans la foulée, il en appelle « à un sursaut des démocrates du MR » et exhorte son parti à retrouver ses fondamentaux : le pluralisme et le débat démocratique.
“Pleurnicher pour l’un ou l’autre débat”
“Nos concitoyens attendent autre chose de la part des élus (…) que de pleurnicher pour l’un ou l’autre débat”: Georges-Louis Bouchez a visiblement peu goûté la critique de Michel De Maegd. Il y a brièvement réagi jeudi matin sur les ondes de la RTBF, dans le journal parlé. “Chaque jour et depuis six ans que je suis président, je lis des mots totalement disproportionnés, des choses totalement infondées (…) je laisse à chacun les excès”, ajoute-t-il.
Et en matière de “mots totalement disproportionnés”, l’expertise du président du MR n’est plus à démontrer.