COP27: le financement des dégâts climatiques officiellement mis à l’agenda, une première
La question du financement des dégâts inévitables déjà causés par le changement climatique, “loss and damage” dans le jargon des négociations, va être abordée lors de la COP27, selon l’agenda adopté dimanche par consensus à l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les pays pauvres et vulnérables, peu responsables du réchauffement mais très exposés à ses conséquences dévastatrices, insistaient depuis des mois pour que cette question des “pertes et dommages” (ou préjudices) soit officiellement inscrite à l’ordre du jour de la COP, ce à quoi les pays riches étaient très réticents. Si cette question a déjà été très discutée lors de précédentes COP, c’est la première fois que ce point ultra sensible figure officiellement à l’agenda.
La prise en compte des pertes et préjudices, concept qui fait référence aux conséquences du réchauffement auxquelles il n’est plus possible de s’adapter, ou aux “limites de l’adaptation” dans le langage des scientifiques du Giec, est demandée depuis des années par les pays les plus vulnérables. L’accord de Paris a consacré formellement en 2015 ce “troisième pilier” de l’action climatique. Toutefois, le texte souligne que cette reconnaissance des pertes et préjudices “ne peut donner lieu ni servir de fondement à aucune responsabilité ni indemnisation”. Les pays industrialisés, historiquement les plus responsables de l’effet de serre à l’origine du réchauffement climatique, craignent en effet, États-Unis en tête, des procès, en responsabilité et dommages et intérêts, en cascade, au motif de ces pertes et préjudices.