Le gouvernement fédéral a repris samedi matin ses travaux en vue de confectionner le budget de 2024, le dernier de la législature. Il doit encore procéder aux arbitrages entre les différentes composantes de la majorité. Un accord final pourrait n’intervenir qu’après le week-end, faisait-on remarquer dans l’entourage de plusieurs négociateurs. Le Premier ministre est attendu mardi à la Chambre pour la traditionnelle déclaration de politique fédérale.
L’équipe De Croo doit trouver entre 800 millions et 1,2 milliard d’euros afin de respecter les engagements pris dans le cadre du Pacte de stabilité qui prévoit de faire passer le déficit budgétaire en dessous de 3% du PIB en 2026 et éviter ainsi les foudres européennes.
La Vivaldi travaille suivant le principe des trois tiers : un tiers de l’effort via les recettes, un tiers via les dépenses, un tiers via des mesures diverses. Outre l’argent à trouver, il y a encore les demandes nouvelles qui touchent notamment à l’accueil des demandeurs d’asile, au soutien à l’Ukraine ou encore aux investissements dans la police pour lutter contre la grande criminalité.
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Les idées de recettes
Au rayon des recettes, pas mal de pistes ont déjà circulé : augmentation de la taxe sur les comptes-titres et de la taxe sur les surprofits bancaires, notamment. La première est soutenue à gauche, qui prône une multiplication du taux, et le CD&V n’y est pas opposé si cette hausse est progressive. La seconde est barrée aussi bien à droite qu’au centre, ses détracteurs estimant qu’elle ruinera les chances d’une hausse des taux d’intérêt des comptes d’épargne. Il est également question d’une taxe sur la circulation aérienne – qui a également peu de chances de voir le jour – de même qu’une taxe sur les emballages pour un montant de 60 millions d’euros sortie des limbes par le Premier ministre mais qui ne ravit pas tout le monde, notamment le CD&V.
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Pour plusieurs partis, il faut éviter de toucher le citoyen moyen et plutôt aller voir du côté des grandes fortunes. Une antienne chère aux socialistes et aux écologistes. Mais pas uniquement. “Nous ne voulons pas de taxe supplémentaire sur les familles et les indépendants”, disait-on du côté du CD&V. Un relèvement de la taxe diamant et de la taxe Caïman (qui vise à lutter contre l’évasion fiscale) n’était pas exclu. Côté libéral, on insiste sur le travail à mener sur la réduction des dépenses, par exemple dans la sécurité sociale. Vendredi, le vice-Premier ministre MR, David Clarinval, s’en est pris à la liste de taxes déposées par les Verts et les socialistes qui, selon lui, atteignait 1,3 milliard d’euros.