Les cordons sanitaires contre les extrêmes (droite et gauche) risquent de sauter

Raoul Hedebouw et Tom Van Grieken aux portes du pouvoir local.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

A Denderleeuw, la N-VA locale ouvre des discussions prééliminaires avec le Vlaams Belang. Dans plusieurs communes (Molenbeek, Forest, Herstal), le PS pourrait s’ouvrir au PTB. De sérieux précédents.

Les digues tombent. Tant en Flandre qu’en Wallonie, les extrêmes se rapprochent du pouvoir au niveau local, après le scrutin de dimanche. Plusieurs précédents risquent d’ouvrir une porte dangereuse pour notre démocratie.

Parler avec le Belang

Le soir même de l’élection communale, le Vlaams Belang a conquis une commune: Ninove. Pas sous son propre nom, mais bien sous l’appellation Forza Ninove. Et pas en brisant le cordon sanitaire, mais en obtenant la majorité absolue.

A Denderleeuw, en Flandre orientale, par contre, le cordon sanitaire pourrait être rompu. La section locale de la N-VA à Denderleeuw a accepté l’invitation du Vlaams Belang à mener des discussions préliminaires à un éventuel accord de majorité pour gérer la ville.

Précision utile: la N-VA fixe ses conditions: “Il y a des domaines où l’on (le Belang) évoque une priorité accordée à certaines personnes. D’autres personnes en revanche n’y auraient plus droit. Et puis il y a cette sorte de ligne verte où l’on pourrait signaler les personnes présumées en situation illégale. Ce sont des techniques et des méthodes dont nous ne voulons pas. Nous n’y participerons pas. Et nous voulons entendre la même chose de leur part”.

“90% du programme local de la N-VA ressemble à celui du Vlaams Belang”, estime quant à lui Kristof Slagmulder, chef de file de l’extrême droite.

L’ouverture au PTB

Du côté francophone, il n’existe pas de cordon sanitaire en tant que tel à l’encontre de l’extrême gauche. Une participation au pouvoir du PTB serait toutefois une première et un précédent.

Le PS avait déjà discuté avec le PTB par le passé, y compris à l’échelon régional. Il ouvre cette fois des discussions exploratoires dans trois communes importantes: Molenbeek, Forest et Herstal. Et le PTB, désireux de s’implanter localement, pourrait être davantage ouvert que par le passé.

Si le PS devait s’associer au PTB, il franchirait une ligne rouge aux yeux de tous les démocrates, estime Georges-Louis Bouchez, président du PTB. On ne peut donner les clés de la gestion publique à des gens qui soutiennent des régimes totalitaires et violent des principes démocratiques majeurs. Une alliance avec les communistes c’est par ailleurs la certitude d’une faillite financière pour la commune concernée. Le PS dans son électoralisme doit arrêter cette course folle qui nous conduit dans le précipice. De tels accords ne pourraient rester sans conséquence dans le champs politique belge.”

Précision utile: l’alternative au PTB dans ces communes est… le MR.

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