Comment le PS risque de rendre le MR “fou” en Région bruxelloise

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour David Leisterh (à droite), chef de file MR à Bruxelles.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

MR et PS temporisent pour la formation d’une majorité dans la capitale, à cause des exigences socialistes. L’heure est à l’écoute de la société civile. Mais cela cache un dialogue de sourds entre deux personnalités que tout oppose, David Leisterh et Ahmed Laaouej.

En Région bruxelloises, les négociations pour la composition d’une future majorité francophone patinent. David Leisterh, chef de file MR, est chargé de la formation et a invité les Engagés et le PS à table. Mais à l’issue d’un premier contact avec son homologue socialiste Ahmed Laaouej, c’est le statu quo. Et l’amorce d’un dialogue de sourds.

On risque de retrouver le libéral au bord du burn out après quelques semaines parce que le socialiste va le rendre fou“, ironise un observateur attentif de la politique bruxelloise. Il est vrai que tout oppose ces deux personnalités, de la géographie à la ligne politique en passant par le modèle de vie en société. Le PS, soudain devenu incontournable après le choix écologiste d’aller dans l’opposition, n’est, en outre, pas prêt à rendre cette formation facile. D’autant qu’il s’estime conforté par un bon résultat électoral.

Faute d’avancée, David Leisterh se lance dans une consultation de la société civile. Comment en Wallonie. Mais sans son partenaire envisagé, le PS, à la table pour écouter leurs doléances.

Pas très “MR compatible”

“Je n’achèterai pas un chat dans un sac”, avait déjà averti Ahmed Laaouej, à l’aube de ces consultations. A l’issue d’un bureau, vendredi dernier, les socialistes ont pesé leurs exigences: “En l’absence d’orientations programmatiques sur les priorités et d’une trajectoire budgétaire précise, les éléments fournis ne constituent pas – à ce stade – une base de travail permettant de statuer sur une entrée en négociation formelle en vue de la formation d’un gouvernement régional”.

Le PS réclame pêle-mêle une régulation du marché locatif privé “permettant de répondre à la hausse injustifiée des loyers à Bruxelles et d’y maintenir sa classe moyenne” et “le renforcement d’une politique sociale du logement permettant d’aider directement les familles les plus précaire”. Ou encore “le maintien d’une politique d’investissements publics ambitieuse permettant de tenir les engagements climatiques régionaux”, notamment en matière de mobilité. Sans oublier une stratégie économique orientée vers les métiers en pénurie et le non-marchand.

Bref, c’est difficilement MR compatible, ramasse un interlocuteur.

Une attitude “dilatoire”

David Leisterh va donc consulter au parlement bruxellois. Il recevra ces jours-ci le procureur de Bruxelles, Frédéric Van Leeuw, le patron de Beci, Thierry Geerts, les représentants des entreprises et les syndicats ou encore le secteur social.

Un document précis, comme le réclame le PS? Le libéral invite surtout son partenaire à la table en affirmant: “Toute autre attitude serait dilatoire“. Le jeu du chat et de la souris a visiblement commencé. Les parieurs bruxellois sont peu nombreux à espérer une majorité régionale avant les élections communales d’octobre.

En attendant, l’actuelle majorité PS-Ecolo-DeFi a décidé de diminuer de moitié la taille des cabinets ministériels. Une décision “de bon sens” vu la baisse du travail en affaires courantes. Faute d’accord rapide MR-PS, et en espérant que les deux négociateurs ne deviendront pas “fous”, Bruxelles va ronronner.

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