Chers présidents de l’Arizona, voilà cinq bonnes raisons de laisser vos egos de côté…

Le moment décisif est arrivé.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La négociation au finish pour le gouvernemen fédéral débute ce mercredi. Le monde économique est suspendu à sa réussite. Les noeuds à régler restent importants, mais les raisons de réussir doivent être plus nombreuses que celles menant à l’échec. Voici pourquoi.

Chers présidents de partis de l’Arizona, vous vous retrouvez ce mercredi à l’école royale militaire, normalement, au moins serez-vous au chaud, étant donné l’absence de chauffage à Val-Duchesse. Tout se perd. Que ce lieu sécurisé vous porte conseil et vous amène à laisser les armes au vestiaire, en même temps que les téléphones, pour vous consacrer sur votre mission avec un seul objectif en tête: réussir pour permettre à Bart De Wever d’apporter la nouvelle d’uen naissance de l’Arizona, vendredi au palais.

Le monde économique est suspendu à vos lèvres. Ces derniers jours, plusieurs ténors patronaux nous ont confié leur inquiétude, évoquant surtout la crainte que les “egos” l’emportent sur la raison. Nous dirions plutôt: votre mission de président consiste à défendre les parts de marché de votre formation, c’est votre job, mais les Belges attendent autre chose: défendre l’intérêt général. Voici cinq bonnes raisons de laisser votre ego de côté.

1 Cela nous coûte très cher

Chaque seconde passée à négocier coûte très cher au budget de l’Etat et, donc, nous coûte très cher. Bart De Wever affirmait lors d’un Conclaaf, cette émission de télé-réalité sur VTM, que “chaque seconde, la dette augmente de 508 euros”. Nos calculs montraient même que sans rien faire, cela pourrait être le double. Apporter une solution à cette hérésie est votre mission première. L’effort équitable à nous demander devra bien être expliqué, mais c’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu.

2 La Sécu hors de contrôle

Outre cette considération budgétaire, la structure même de nos système social est menacée. Jean Hindriks, professeur à l’UCLouvain, rappelait opportunément mercredi que le fossé entre les dépenses sociales et les cotisations ne cesse de croître. Notre protection tous risques représente 140 milliards en 2024, expliquait Alexia Bertrand (Open VLD), secrétaire d’Etat sortante au Budget. Ce montant ne peut plus être financés par les cotisations sociales: pas moins de 51 milliards viennent du fédéral. Les pensions représentent 69 milliards, les soins de santé 38 milliards, les malades de longue durée 14 milliards et le chômage six milliards. “Le constat est clair : il faut faire des réformes”, soulignait-elle. C’est ce qui est sur votre table et cela serait dommage de laisser tomber ce fastidieux travail.

3 Le monde est fou

Faut-il rappeler, aussi, que le monde ne nous attend pas et qu’il est devenu un peu fou? L’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis secoue les équilibres mondiaux. Economiquement, l’Europe se trouve à la croisée des chemins et doit agir rapidement. Le secteur industriel dévisse, les entreprises retiennent leurs investissements et, oui, le monde n’attend pas. A la Tech américaine toute puissante, la Chine réplique avec DeepSeek. Et nous, où sommes-nous? Nos secteurs d’avenir méritent de la visibilité et des réformes claires, pas une redite de cette dramatique adaptation du système des droits d’auteur. Quant à notre défense, elle est fragile face à l’appétit russe et à l’imprévisibilité américaine. Que l’on aime ou pas, l’Europe doit se réarmer.

4 Le climat n’attend pas

Ce n’est peut-être pas votre tasse de thé première, mais le contexte climatique mondial devient hors de contrôle, chaque jour qui passe. Les mauvaises nouvelles s’accumulent, comme la décision américaine de sortir des accords de Paris. Que ce soit la transition ou la nécessité d’adaptation, on ne peut laisser l’environnement en perdition. C’est une responsabilité aux yeux de l’histoire. C’est, aussi, un cap économique clair à fixer, à soutenir avec une réglementation simplifiée et réaliste. Les entreprises ont bien compris, elles, que c’était la ligne d’horizon.

5 Sauvez notre démocratie!

Une nouvelle fois, alors que les cartes politiques étaient relativement simple, les négociations s’éternisent. Près de huit mois, 234 jours… Les mêmes interlocuteurs économiques nous disent comprendre que “la démocratie prend du temps”. Cela ne signifie pas qu’il faut procrastiner ou se replier sur ses terres partisanes. L’heure du compromis fort est venue. Car la faiblesse de nos démocraties européennes menace. En France, faute de majorité, pas de budget. En Allemagne, alors que la récession persiste, des électiosn ont lieu sous la menace de l’extrême droite. Partout, les populismes montent et l’Europe court le risque de se diviser. L’air de rien, la Belgique, pays fondateur, a une grande responsabilité.

Ah, oui, tant qu’à être coincés à Bruxelles, si vous pouviez également faire passer le message que la Région bruxelloise, siège de l’Union européenne, ferait bien de trouver une solution, aussi, pour éviter de se retrouver sous tutelle, ce serait bienvenu…

A vendredi.

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