Ces députés et ministres qui ne… connaissent pas leur salaire
Les expressions politiques embarrassées des élus au sujet de leur rémunération générent des réactions courroucées en cette période où chaque euro compte.
C’est une séquence courte, diffusée sur RTL-TVI, qui fait grincer des dents. On y voit plusieurs députés et un ministre s’exprimer de façon embarassée au sujet de leur salaire. Georges Gilkinet, vice-Premier ministre Ecolo, avoue même ne pas savoir ce qu’il gagne avant de demander au journaliste de couper.
A vrai dire, on le sait plus ou moins depuis que le secrétaire d’Etat Mathieu Michel (MR) s’était trompé en parlant de 14000 ou 15000 euros net. Il s’avère que le montant du salaire d’un ministre fédéral tourne autour des 12000 nets plus avantages. Les députés, eux, s’emmêlent un peu les pinceaux dans la séquence télévisée, mais soulignent que leur salaire est de 6000 euros net.
Les réactions courroucées se multiplient. Notamment dans le rangs d’entrepreneurs ou de salariés qui s’indignent00: “Bon, Georgs Gilkinet vient de prouver par l’absurde que les Ministres gagnent clairement beaucoup trop. Il avoue ne pas savoir combien il gagne, ça signifie déconnexion et trop de salaire. Je vous assure que TOUT salarié connaît son salaire à 50 Euro net près.”
Un député bruxelloise, christophe Magdelijns, réplique, lui, en dévoilant sa fiche de paye au nom de la transparence. Verdict: 5866 euros. Car, comme le souligne aussi Catherine Fonck, une partie du salaire est rétrocédée au parti.
Ces expressions ont évidemment quelque chose d’un zeste populiste, mais à l’heure où les Belges peinent à boucler leus fins de mois avec une inflation à deux chiffres, cette indignation est révélatrice.
Un élément ne doit pas non plus être passé sous silence: les députés et ministres interrogés par la chaîne privée sont parmi les plus travailleurs. Theo Francken (N-VA) épingle un homologue écologiste flamand qui fut absent pendant quelques mois dude la Chambre pour “se ressourcer aux Pays-Bas”.
Un débat initié par le Seize
Depuis la maladresse de Mathieu Michel, un débat s’est ouvert au sujet de la rémunération des ministres. Le Premier, Alexander De Croo (Open VLD), propose de ne pas indexer les salaires de son équipe, rue de la Loi.
Là aussi, le débat fait rage. La ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR), a souligné qu’elle n’avait “pas de tabous”, mais en demandant pourquoi les chefs d’entreprises n’imiteraient pas l’exemple.
Volant à son secours, son président de parti, Georges-Louis Bouchez, défend l’indexation pour tous. Paul Magnette, président du PS, souligne pour sa part: “Je soutiens la baisse des salaires des ministres. Tout le monde doit faire des efforts. Les hauts revenus doivent montrer l’exemple ! Une contribution de crise chez les plus hauts salaires aurait un rendement significatif. C’est une question d’équité.”
Réplique de GLB: “Les hauts revenus, c’est à dire pour le PS, les travailleurs de plus de 41.000 euros/an, paient plus de 55% d’impôts. Sans compter les taxes et contributions sociales. Ils paient donc une contribution de crise permanente… Pas de fiscalité nouvelle. Stop.”
C’est un beau débat, au fond, même s’il est symbolique.
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