Yvan Verougstraete (Engagés): “Ce qui se passe à Bruxelles est dangereux pour l’avenir de la Belgique” 

Yvan Verougstraete, président des Engagés: "Je ne cherche pas la lumière. BELGA PHOTO MARIUS BURGELMAN
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président des Engagés entame une mission de facilitation pour débloquer la crise politique régionale et espère remettre “de l’huile dans les rouages”. “Impossible? Si je m’étais arrêté à cela, je n’aurais pas fondé mon entreprise…”, dit-il. Il y a urgence: “La situation est tellement grave que l’on ne peut pas rester les bras ballants”. 

Yvan Verougstraete entame une mission de “facilitateur” dans la crise qui s’éternise en Région bruxelloise. Mission impossible? Il confie son sentiment à Trends Tendances. 

D’où vient cette mission de “facilitation”? 

Nous y travaillons depuis une quinzaine de jours. Cela fait déjà un certain temps que plusieurs partis me disent qu’il est temps que l’on fasse bouger les lignes. La situation est grave. 

N’est-ce pas voué à l’échec? 

J’ai bien vu que la presse parlait déjà de “mission impossible”. Mais si j’avais dû m’arrêter à cela, je n’aurais pas fondé Medi Market, je ne me serais pas lancé en politique, je ne me serais pas présenté au parlement européen… A l’impossible, nul n’est tenu. La situation est tellement grave que l’on ne peut pas rester les bras ballants. Si je parviens à remettre de l’huile dans les rouages, ce sera positif. Je veux dépasser ce stade où chacun ne voit que l’intérêt ou non d’aller avec l’un ou avec l’autre. Il s’agit de ramener tout le monde à table au départ d’une note évoquant le fond. 

C’est ce que le MR a tenté de faire, non? 

Le MR est arrivé avec une note bien à lui, pratiquement à prendre ou à laisser. Ici, je veux au contraire coconstruire une dynamique positive par-delà les exclusives. Pour y arriver, cela peut dépendre de petites choses. 

Mais vous n’êtes soutenu que par quatre partis (les Engagés, Groen, Vooruit et le CD&V), est-ce réaliste? 

J’ai déjà eu des contacts avec les uns et les autres. L’objectif est précisément de dépasser les blocages qui ont prédominé jusqu’ici entre les deux grands (PS et MR – Ndlr). Mon objectif est d’être au service de Bruxelles, je n’ai pas d’ambition personnelle et je ne cherche pas à attirer la lumière. Je me positionne davantage comme un citoyen bruxellois ayant une position lui permettant d’avoir un impact constructif sur la situation. 

La situation est grave, dites-vous: sur le plan budgétaire? 

C’est évidemment le cas sur le plan budgétaire, avant tout, mais plus largement, l’image de Bruxelles qui est véhiculée est dramatique. Il y a des enjeux majeurs en terme de sécurité, comme vient de le rappeler avec force le procureur Julien Moinil, mais aussi en termes de propreté, de vivre ensemble… 

Zakia Khattabi (Ecolo) disait que Bruxelles “se tire une balle dans le pied”… 

Ce qui se passe à Bruxelles est dangereux pour l’avenir de la Belgique. C’est le poumon économique du pays, mais c’est aussi son ciment. C’est tout l’édifice national qui pourrait être remis en question. En outre, 50% du chiffre d’affaires régional vient des institutions internationales. Si on n’y prend garde, on pourrait perdre ce statut de capitale de l’Europe. Notre image se dégrade à une vitesse vv prime. Je vois vraiment ma mission comme un devoir de citoyen. 

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