Ring de Bruxelles: l’élargissement à 4 bandes se concrétise après 14 ans d’attente

Ring Bruxelles
Le principal point de friction portait sur l’utilisation de normes environnementales obsolètes de 2013 pour les émissions d'oxydes d'azote (NOx). © Belga
Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Peu sûr, souvent encombré et non adapté aux piétons et cyclistes, le Ring de Bruxelles doit être réaménagé. La Flandre porte ce projet depuis 2011, sans réel succès. Mais après 14 ans de blocage, un pas décisif vient d’être franchi: le recours des écologistes a été levé. Reste un dernier obstacle : l’opposition du gouvernement bruxellois.

Que vous preniez la voiture en direction de la capitale ou non, ce n’est un secret pour personne : le périphérique bruxellois est certainement l’un des axes – si pas l’axe – les plus bouchonnés de Belgique. Et quand des travaux viennent s’ajouter à ce schmilblick autoroutier, les automobilistes sont les premiers impactés. Depuis des années, les autorités cherchent une solution pour décongestionner le Ring de Bruxelles. Parmi les projets discutés, celui d’élargir la route à plusieurs bandes supplémentaires. Mais plusieurs voix s’y sont toujours opposées… jusqu’à aujourd’hui.

Un projet sur la bonne voie?

Après 14 ans de discussions, un compromis a enfin été trouvé avec l’association environnementale Dryade, qui a retiré son recours devant le Conseil d’État. « On nous présente souvent comme une organisation qui veut bloquer tous les projets. Mais il est tout à fait possible de dialoguer avec nous », a déclaré Dries Verhaeghe, directeur de Dryade, à nos confrères De Standaard.

Le principal point de friction portait sur l’utilisation de normes environnementales obsolètes de 2013 pour les émissions d’oxydes d’azote (NOx). Et c’était loin d’être le seul obstacle : au fil des années, de nombreuses critiques se sont accumulées. Le projet a donc changé de mains.

Depuis 2017, le dossier est suivi par De Werkvennootschap, une entité flamande chargée de gérer les projets complexes. Celle-ci a profondément revu les plans et introduit plusieurs innovations-clés visant à garantir un meilleur respect de la nature :

  • adoption des normes environnementales plus récentes (2022) ;
  • limitations de vitesse dynamiques près des zones naturelles sensibles (par exemple, le bois de Laarbeek à Jette) ;
  • projet réduit : une seule bande supplémentaire, et uniquement sur certains tronçons (au lieu des 2 initialement prévues en 2011)
  • séparation claire entre le trafic de transit et la circulation locale, afin de limiter les déviations du trafic vers les communes voisines ;
  • réduction de la taille des entrées et sorties du Ring, permettant à la nature de reprendre un peu ses droits ;
  • construction de ponts cyclables et d’écoducs…

Un premier permis délivré

Le chantier, estimé à 3,5 milliards d’euros, devrait s’étaler jusqu’en 2035. Il a été découpé en trois zones de projet :

  • De Machelen à Kraainem
  • De Grand-Bigard à Meise
  • De Grimbergen à Vilvorde

Le premier tronçon Kraainem-Machelen est le plus avancé : il dispose déjà de son permis et les travaux pourraient normalement commencer l’année prochaine. Les deux autres zones stagnent, en partie parce que certaines portions sont situées sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale.

Or, le gouvernement bruxellois reste opposé à plusieurs grandes lignes du projet de réaménagement du Ring, ce qui risque de compliquer encore le calendrier. La Région dispose en effet d’un levier important: c’est elle qui doit délivrer les permis pour les tronçons du ring qui traversent son territoire.

Bruxelles dit non !

S’il est positif qu’un accord ait été trouvé, la possibilité d’élargir le ring passe mal auprès de la ministre démissionnaire de la Mobilité, Elke Van den Brandt.

« Un scénario prévoyant la création d’une voie supplémentaire de 10 kilomètres n’est pas une option pour moi. Tous les experts indépendants sont d’accord : plus de voies signifie plus de trafic et, au final, des embouteillages plus importants. Si la Flandre venait à supprimer le tram rapide vers Bruxelles (le projet de tram rapide via l’A12 entre Willebroek et Bruxelles qui a été mis en suspens, NDLR) et envoyait en même temps davantage de voitures vers Bruxelles, cela signifierait plus de pollution atmosphérique et plus d’embouteillages dans et autour de notre capitale », estime-t-elle.

Le gouvernement flamand avait déjà fait savoir que des modifications mineures restaient possibles, mais il estime qu’une quatrième bande est nécessaire pour lutter contre le trafic de contournement dans les communes environnantes.

Poursuivre votre lecture:

Suivez Trends-Tendances sur Facebook, Instagram, LinkedIn et Bluesky pour rester informé(e) des dernières tendances économiques, financières et entrepreneuriales. 

Lire plus de:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content