DéFi: jusqu’au bout de l’affrontement, François De Smet tient bon
Le président du parti, François De Smet, reste ferme face aux reproches du camp de son prédécesseur, Olivier Maingain. Le bras de fer ira jusqu’à un vote contesté. Autodestruction, mode d’emploi? Ou tournant décisif?
Chez DéFi, la campagne électorale prend décidément une tournure douce amère en raison des tensions internes. Une réunion de crise, jeudi soir, a confirmé la ligne adoptée par le président du parti, François De Smet, dans la composition contestée de la liste régionale bruxelloise. Mais l’affrontement reste de mise avec les partisans de son prédécesseur, Olivier Maingain.
Cette crise interne est-elle un exemple parfait d’autodestruction? Ou un tournant qui donnera les coudées franches à François De Smet?
Nouvelles contestations
Lors d’une réunion du Conseil général du parti, jeudi soir, il a été décidé qu’un nouveau vote aurait lieu sur la liste régionale contestée. Pour rappel, le vote initial concernant cette liste a été remis en cause après que le chef de cabinet du président ait constaté une irrégularité dans le décompte des voix. Or, l’épure adoptée favorisait largement les partisans d’Olivier Maingain.
Depuis, les accusations de “tricherie” et les noms d’oiseau à l’égard du chef de cabinet de l’un (Maingain) ont suscité le raidissement de l’autre (De Smet). Des mandataires se sont levés pour appeler à la raison, Maingain a “tendu la main”, mais le dernier épisode ne résoud pas les choses. Pourquoi? Parce que le camp Maingain dénonce de nouveaux vices de procédure au coeur du Conseil général de jeudi soir. Olivier Maingain, absent, réclamait l’éviction du chef de cabinet de son successeur, ce que ce dernier a toujours refusé.
On ira donc, visiblement, jusqu’au bout de l’affrontement.
Un tournant?
Cela dit, François De Smet parvient, l’air de rien, à imposer définitivement sa main-mise sur le parti, la majorité des mandataires affichant leur soutien à son égard. Ce nouveau vote sur la liste régionale, il en était demandeur, reconnaissant les doutes au sujet du premier vote. Sa ligne l’emporterait, mais à quel prix?
La question est en effet de savoir les séquelles que laisseront la politique de la terre brûlée menée par Olivier Maingain. DéFi est en difficulté dans les sondages et sa participation gouvernementale à Bruxelles a été difficile en raison des tensions avec le PS et Ecolo. Didier Gosuin, sage de la formation, a dénoncé “l’ego” d’Olivier Maingain, “l’entêtement” de François De Smet et s’est même retiré des instances gérant les listes. Est-ce l’autodestriction annoncée d’un parti né des affrontements communautaires belgo-belges autour de Bruxelles?
Cette épreuve de vérité pourrait donner les coudées franches à François De Smet pour imposer une modernisation de DéFi. Voire permettre de nouvelles alliances? Cette semaine, le pésident critiquait en tout cas sur X… la ligne du MR à Bruxelles: “Personne n’en rêvait, mais ils l’ont fait: à la Chambre, pour Bruxelles, il y aura donc une liste commune MR/Open VLD/Ex-PTB. Impatient de débattre de sujets tels que l’absence de soutien de Bruxelles par le fédéral, le survol ou encore l’abattage avec étourdissement.”
Impatient de retourner au fond des choses, oui.
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