David Leisterh, formateur bruxellois, ferme son restaurant et s’alarme de la crise de l’horeca
“Mille excuses, on est plein ce soir (et ne revenez plus jamais)”: le libéral pleure la fermeture de son deuxième restaurant, qu’il portait avec un associé dans la commune dont il devient bourgmestre, Watermael-Boitsfort. Il lance un cri d’alarme et appelle: “Tenez bon svp”.
C’est un message singulier posté sur LinkedIn, qui commence par ces mots forts: “Mille excuses, on est plein ce soir (et ne revenez plus jamais)“. David Leisterh, homme fort du MR bruxellois, désormais bourgmestre de Watermael Boitsfort et formateur régional, raconte ses mésaventures dans l’horeca.
Comme l’expression d’une crise large, qui fait vaciller tous le secteur.
Une deuxième chute
“Je ne vous en avais jamais parlé mais après l’aventure horeca avec ma moitié, Julie Monchicourt (Tea Jolie), et les nombreux déboires qu’elle a connus, je n’avais pas voulu en rester là et m’étais associé à un de mes amis les plus proches pour reprendre un autre restaurant, raconte-t-il. Cette fois-ci, c’est même un établissement dans ma commune, Watermael-Boitsfort. Il s’appelle le Vieux Boitsfort.”
Une histoire d’amitié, mais aussi la volonté de “garder les mains dans le cambouis pour comprendre au jour le jour comment une toute petite entreprise doit faire pour s’en sortir, s’épanouir et créer de l’emploi”.
Mais ce sont des larmes qui terminent l’aventure: “Deux ans plus tard, je vous écris depuis ma table préférée du restaurant, le coeur éclopé. Deux ans plus tard, le Vieux Boitsfort ferme. Demain midi (ce mercredi midi – Ndlr) sera le dernier service. Comme avec Julie, les problèmes sont restés les mêmes.
Pénurie de personnel et marge minime
Tout d’abord, les bras manquent: “Le personnel est difficile à trouver. Ce qui est incompréhensible pour moi dans une Région où le taux de chômage est si élevé. Les charges sont trop élevées.”
Ensuite, les marges sont minimes, trop minimes: “Malgré des salles remplies chaque soir, pratiquement, boucler les fins de mois reste difficile voire impossible pour la petite entreprise que nous sommes/étions.”
Il ne restait qu’une option: fermer. “Ce n’est pas normal que quelqu’un qui entreprend sur fonds propres, qui engage du personnel (2 à 3 ETP) et fait salle comble chaque jour ait pour horizon la fermeture plutôt que l’ouverture (d’autres restaurants).”
Une formation difficile
S’il prêtera serment comme bourgmestre de sa commune cette semaine, David Leisterh aura la joie amère: “C’est cette fermeture qui m’accable. Je ne la comprends pas. C’est d’une injustice sans nom pour mon associé qui y a donné toute sa vie, avec son fils par ailleurs. Ils ne méritaient pas ça. Les nombreux autres indépendants dans le cas non plus.”
Formateur bruxellois, David Leisterh s’arrache les cheveux depuis de longues semaines à trouver une majorité. Cette aventure est une leçon: “La vie politique bruxelloise est plus que jamais compliquée et se complique chaque jour. Mais ce genre d’événement malheureux me redonne l’énergie nécessaire pour continuer mon engagement et faire en sorte que les prochaines “Julie” ou les prochains “Vieux Boitsfort” puissent ne pas connaître le même sort.”
Conclusion: “Tenez bon, svp. On a besoin de vous. Bruxelles a besoin de vous. J’ai besoin de vous.” Mais comment tenir bon?
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